Premier pas pour supprimer les privilèges de l’Eglise d’Angleterre
Grande-Bretagne: Les évêques pourraient perdre leur siège à la Chambre des Lords
Londres, 6 août 2002 (APIC) Les évêques de Grande-Bretagne pourraient perdre leur siège à la Chambre des Lords, car une «forte majorité» de députés travaillistes y est favorable, rapporte mardi le quotidien britannique «The Guardian». Il s’agirait d’un premier pas pour supprimer les privilèges de l’Eglise d’Angleterre, estime un membre de la commission parlementaire conjointe qui planche sur l’avenir de la Chambre des Lords.
Chris Bryant, un ancien curé de l’Eglise d’Angleterre, est membre du Mouvement socialiste chrétien et député travailliste de Rhondda, au Pays de Galles. Il est d’avis que la disparition des privilèges de l’Eglise anglicane sera plus facile dans le sillage de l’élection du nouveau primat d’Angleterre, l’archevêque Rowan Williams. Le nouvel archevêque de Canterbury est partisan de l’abolition des privilèges de l’Eglise d’Etat.
Les évêques ont été tenus à l’écart de la commission parlementaire, ce qui a été ressenti par certains hauts responsables de l’Eglise à la Chambre des Lords comme un signe qu’il y a une réelle intention d’abolir les sièges des 26 évêques anglicans, les «lords spirituels», de la chambre haute du Parlement britannique. Les députés et les pairs voteront cet automne pour savoir si cette chambre du Parlement doit être complètement élue, complètement nommée ou partiellement élue. Si l’on devait élire la totalité des membres de la Chambre des Lords, cela signifierait la fin de la présence des évêques anglicans au sein de la chambre haute.
Le Synode général anglican a voté massivement le mois dernier contre la nomination d’évêques au Parlement sans l’approbation des autres évêques et de la reine. Pour Chris Bryant, il ne fait aucun doute que les évêques auront quitté les bancs du Parlement avant dix ans, «car il y a presque unanimité sur cette question dans les rangs travaillistes». Des évêques, notamment Peter Selby, de Worcester, sont également opposés à la présence de confrères au Parlement.
La commission royale chargée d’élaborer en l’an 2000 des propositions sur l’avenir de la Chambre des Lords, a proposé que les évêques restent à la chambre haute, mais que le «concept de représentation religieuse soit élargi pour comprendre d’autres dénominations chrétiennes, dans toutes les parties du Royaume Uni, et d’autres communautés religieuses».
Blair pour le maintien des évêques à la chambre haute
Le nombre d’évêques anglicans à la Chambre des Lords a été fixé à 26 au milieu du 19ème siècle. La commission royale propose de leur adjoindre 5 autres sièges pour représenter les confessions non chrétiennes. 5 des 26 sièges réservés aux anglicans devraient aller à des représentants d’autres dénominations chrétiennes en Ecosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. Des 21 sièges disponibles pour les confessions chrétiennes en Angleterre, 16 devraient être réservés à l’Eglise d’Angleterre, et les 5 autres à diverses dénominations chrétiennes en Angleterre. Le Premier ministre Tony Blair est partisan du maintien d’évêques à la Chambre des Lords et veut garder le droit de les nommer.
Chris Bryant estime pour sa part que si l’Eglise d’Angleterre fait bien partie de l’establishment, les responsables catholiques, qui sont au dehors, ont un bien plus grand impact sur l’agenda politique avec leurs prises de position. (apic/guardian/be)