Tous deux revendiquent le droit d’y nommer les évêques

Grèce: Différend entre l’Eglise de Grèce et le Patriarcat sur le statut de plusieurs diocèses

Athènes, 2 décembre 2003 (Apic) Plusieurs diocèses de Grèce centrale sont la cause d’un différend entre le Patriarcat oecuménique de Constantinople et l’Eglise orthodoxe grecque. Tous deux revendiquent le droit de nommer les évêques dans les «Nouveaux territoires», cédés à la Grèce à la chute de l’Empire ottoman en 1912.

Le Patriarcat oecuménique de Constantinople a affirmé qu’il n’a jamais cédé ses droits sur les diocèses qui sont au coeur du conflit qui l’oppose à l’Eglise orthodoxe de Grèce, rapporte l’agence d’information oecuménique ENI. «Au contraire, la constitution de la République de Grèce réaffirme les droits et privilèges du Patriarcat oecuménique sur les diocèses du nord de la Grèce (y compris le Mont Athos), de Crète et des îles du Dodécanèse», a déclaré le 28 novembre l’archimandrite Benedict Ioannou, représentant permanent du Patriarcat oecuménique auprès du Conseil oecuménique des Eglises.

Le différend porte sur le droit d’approuver la nomination des évêques dans les «Nouveaux territoires» grecs, qui comptent 1,5 million d’orthodoxes et qui, auparavant sous contrôle de l’Empire ottoman, ont été incorporés à la Grèce en 1912. Le problème a surgi à propos de la succession de deux métropolites décédés cet été.

Le patriarche oecuménique, qui réside à Istanbul, est considéré comme le «premier parmi ses pairs» dans la hiérarchie mondiale de l’Eglise orthodoxe. L’Eglise de Grèce affirme que le Patriarcat a cédé son droit de nommer les évêques locaux lorsque la charte de l’Eglise a été promulguée par le parlement de Grèce en 1977 – affirmation contestée par l’archimandrite Benedict Ioannou.

L’Eglise de Grèce a été priée d’envoyer au Patriarcat la liste des candidats, pour approbation et non seulement pour information, après la mort d’un métropolite, a précisé l’archimandrite Ioannou. Le Patriarcat oecuménique devait alors approuver les noms des candidats et renvoyer la liste à l’Eglise de Grèce.

Controverse à l’intérieur de l’Eglise en Grèce

«Dans ces conditions, l’Eglise de Grèce peut alors procéder à l’élection du nouveau métropolite», a expliqué Benedict Ioannou. Toutefois, «l’archevêque Christodoulos d’Athènes refuse d’envoyer la liste avec les noms des candidats pour approbation. C’est la raison qui a causé cette crise.» Le Saint Synode de l’Eglise de Grèce avait réaffirmé son droit à nommer les évêques dans une résolution transmise au Patriarcat le 13 novembre. La décision du Synode, a précisé Benedict Ioannou, est controversée parmi les responsables d’Eglise grecs: douze métropolites ont quitté le Synode «en signe d’indignation», et d’autres ont voté contre la résolution.

Le protopresbytre Stefanos Abramedes, secrétaire du Comité synodal de l’Eglise de Grèce pour les relations interorthodoxes et interchrétiennes, a expliqué au correspondant d’ENI que «certains Grecs considèrent que le droit d’administrer ces territoires sans interférence extérieure est une expression vitale de l’indépendance de notre Eglise». «C’est une question de juridiction et d’administration, rien de plus», a fait observer Stefanos Abramedes, dont l’Eglise affirme compter 97% des 10,5 millions d’habitants en Grèce. «Nous appartenons à la même Eglise orthodoxe et ce serait très malheureux que les relations soient coupées pour une raison comme celle- ci.» (apic/eni/bb)

2 décembre 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!