Guatemala: Le quatrième pays exportateur d’enfants

Guatemala Ciudad, 9 juillet 2001 (APIC) La découverte par les autorités de quatre enfants, âgés de 18 jours à 4 ans, internés dans une maison pour être placés illégalement en adoption a ému l’opinion publique guatémaltèque cette semaine.

L’événement n’est cependant qu’un échantillon de la situation alarmante de l’enfance dans ce pays d’Amérique Centrale qui, bien qu’il ait à peine un peu plus de dix millions d’habitants, occupe la quatrième place dans le monde comme «exportateur d’enfants», selon un rapport publié par le Programme Education à la paix des Eglises du Guatemala, patronné par le Conseil latino-américain des Eglises (CLAI).

Le Guatemala est aussi le deuxième pays d’Amérique Centrale ayant l’indice de pauvreté le plus élevé et, naturellement, ce sont les enfants qui en sont les principales victimes. Des rapports de l’Organisation Internationale du Travail ajoutent que, au Guatemala, il y a 765’000 enfants et jeunes exploités par le travail à cause de la pauvreté. On estime que 46% des garçons et filles de moins de cinq ans se trouvent dans un état de dénutrition.

Sur 100 enfants, 40 seulement ont accès au système de santé, et encore, de manière déficiente. Le rapport annuel du Bureau des droits humains de l’archevêché de Guatemala (ODHA), signale que le Guatemala occupe les premières places en l’Amérique latine concernant la sous-alimentation et la mortalité infantile. De plus, les procédures d’adoption ne sont pas très transparentes. Lorsque l’adoption s’effectue sous la conduite d’un avocat, il n’y a aucun contrôle des origines de l’enfant, et pas davantage de supervision de la procédure.

Les avocats arguent que, l’adoption étant un acte de juridiction volontaire, il n’est pas nécessaire que le juge intervienne dans la procédure. Selon l’information disponible, 99% des adoptions se trament par l’intermédiaire d’avocats et de notaires, et 95% de celles-ci sont des adoptions internationales. Comme le coût d’une adoption internationale fluctue entre 20 et 25’000 dollars, un avocat a une marge pour offrir des incitations ou des commissions aux recruteurs et à leurs contacts dans les différents organes de l’administration, pour faciliter l’adoption. Selon les contrôleurs qui ont trouvé les quatre enfants, le lieu était utilisé par un réseau dans lequel sont impliqués des avocats. Les enfants ont été logés temporairement avant qu’on ne localise les parents pour les leur remettre et leur en confier la garde. (apic/cip/mg/pr)

9 juillet 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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