Guatémala: recrudescence de la répression contre les enfants (050593)
Gosses de la rue victimes des forces «de l’ordre»
Paris, 5mai(APIC) La liste des attaques à l’encontre des enfants des rues
de Guatémala Ciudad est considérable. Dans une lettre parvenue en France au
Groupe enfance de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture
(ACAT), les responsables de la «Casa Alianza», une maison qui accueille les
jeunes de la rue, font état d’actes de torture perpétrés à l’encontre d’un
mineur de 15 ans. Les membres du personnel de la maison faisant pour leur
part l’objet de lettres anonymes et de menaces de mort.
Le directeur du programme latino-américain de la «Casa Alianza», Bruce
Harris, a reçu des menaces le 6 janvier. Entre le 5 et le 8 février, le coordinateur du bureau d’assistance judiciaire de la «Casa Alianza», Edgar
Raul Toledo Urrutia, recevait à son tour des coups de fil anonymes le menaçant de mort. Quelques jours plus tard, le 14 février, «trois hommes en civil portant des armes de gros calibre cognèrent violemment à la porte du
centre d’accueil d’urgence pour jeunes filles de la «Casa Alianza», demandant la conseillère Anabela Cordon». En son absence, ils firent savoir
«qu’elle n’avait que quelques jours à vivre». Il faudrait citer Lorena Coy
et Axel Mejia, tous deux conseillers de la maison: ils ont fait l’objet de
menaces et Lorena Coy a été enlevée par des policiers qui «la poussèrent
dans une voiture en lui cognant violemment la tête sur le toit et en claquant la portière sur ses jambes qui dépassaient». Ceci précise Bruce Harris, «ne donne qu’une faible idée des violences exercées contre le personnel de la «Casa Alianza».
La police torture des enfants
Le sort des jeunes qui n’ont que la rue pour maison, n’est guère plus
enviable. La liste des enfants attaqués, torturés, arrêtés, s’allonge de
jour en jour. Un jeune qui dormait sous un pont de Guatemala Ciudad, Jose
Antonio Higueros, a été «roué de coups et frappé au visage pendant qu’il
dormait» par deux agents de police qui l’accusaient d’être un voleur.
Pour Julio Cesar Reyez, âgé de 15 ans, la brutalité a atteint des sommets. Alors qu’il se rendait à une messe pour le troisième anniversaire de
la mort de Nahaman Carmona Lopez, mort en 1990 des suites des coups infligés par la police au coin d’une rue, il a été arrêté par des policiers et
«brûlé 29 fois sur le bras et la main gauche avec des cigarettes, sous le
prétexte de manque de papiers d’identité». Craignant les représailles policières, il s’est enfui de l’hôpital où il était soigné pour «brûlures du
second degré». Il est aujourd’hui à la «Casa Alianza» de Tégucigalpa (Honduras).
Révolté par de telles pratiques, Bruce Harris invite chaque personne qui
se sent concernée «à écrire à un des députés au Parlement européen, en demandant que la Commission européenne intervienne immédiatement auprès du
Gouvernement guatémaltèque pour que cesse cette forme de violence institutionnalisée contre les enfants des rues». (apic/ecl/cb)