Guinée Equatoriale: Réaction du ministre de la Justice après la «condamnation» de Thatcher

«Pour nous, Mark Thatcher est un terroriste»

Malabo, 13 janvier 2005 (Apic) «Pour nous, Mark Thatcher est un terroriste», a déclaré à l’Agence de presse catholique Misna le ministre équato-guinéen de la Justice, Angel Masié, contacté par téléphonique par l’Agence missionnaire.

Mark Thatcher, 51 ans, fils de l’ancien Premier ministre britannique Margaret Thatcher, a été condamné jeudi à une amende et à quatre ans de prison avec sursis après avoir plaidé coupable devant la Haute Cour du Cap, en Afrique du Sud des accusations de financement d’une tentative de coup d’Etat en Guinée Equatoriale.

Le ministre de la Justice Angel Masié réagissait ainsi à la condamnation de Mark Thatcher. Le fils de l’ex-Premier ministre britannique Margareth Thatcher a certes réussi pour l’instant à éviter la prison. Il est accusé d’avoir financé la tentative de coup d’Etat ourdie en mars dernier en Guinée-Equatoriale.

«Nous avons une grande confiance en la magistrature sud-africaine avec laquelle nous collaborons depuis longtemps» a dit le ministre à Misna. «C’est pourquoi nous acceptons avec grande sérénité la décision prise aujourd’hui au Cap. Certes, l’idéal serait que Thatcher puisse venir ici en Guinée-Équatoriale pour répondre des preuves recueillies qui démontrent clairement son rôle central de cerveau et de bailleur de fonds dans la tentative de renversement du président Théodore Obiang Nguema».

Le dossier judiciaire de Mark Thatcher sur le putsch n’est pas clos pour autant. Il est jugé par contumace dans le procès équato-guinéen des 15 mercenaires présumés arrêtés le 7 mars dernier et la magistrature de Malabo a ouvert contre lui un procès qui devrait reprendre le 8 avril. Il risque en outre de devoir se présenter le 18 février devant la Haute Cour du Cap pour y être interrogé par le procureur général équato-guinéen, José Olo Obono, titulaire de l’enquête en cours à Malabo.

Pays occidentaux au courant

Cette enquête atteste du rôle de Thatcher et de celui du mercenaire sud-africain Nick du Toit. En Afrique du Sud, des sources proches de Mark Thatcher font savoir qu’il pourrait bientôt quitter le pays et se rendre aux Etats-Unis. «Je ne sais pas s’il envisage de s’échapper aux dans ce pays, mais je suis sûr qu’il n’y trouvera aucune protection, parce que c’est un terroriste qui voulait déstabiliser notre pays et que les Washington guident une lutte contre le terrorisme» a encore déclaré à l’agence missionnaire le ministre Masié.

«Nous savons bien que cette affaire a d’importantes retombées internationales, tout comme nous savons que des gouvernements occidentaux étaient au courant de la tentative de coup d’Etat sans nous avertir. Cette affaire est liée au pétrole et à un vieux scénario qui se répète depuis trop longtemps en Afrique: des groupes de pouvoir politiques et économiques des pays occidentaux, soi disant défenseurs de la démocratie, qui font tout ce qu’ils peuvent pour s’accaparer des ressources naturelles des pays africains. Ce coup d’État avait comme seul objectif de consentir à des entreprises et à des pays de mettre la main sur le pétrole équato-guinéen».

Près de cinq mois après son interpellation, la justice a condamné le fils de la Dame de Fer à payer une amende de 3 millions de rands sud- africains (environ 380’000 euros) et à quatre ans de prison avec sursis au terme d’un accord préalablement passé avec l’accusation.

En septembre, le Britannique Simon Mann, un ami et voisin de Mark Thatcher dans le quartier chic de Constancia au Cap, et considéré comme le cerveau du complot, a été condamné à sept ans de prison au Zimbabwe pour acquisition illégales d’armes qui, selon les autorités, devaient servir aux putschistes. Le tribunal de Malabo a de son côté condamné le Sud-Africain Nick du Toit, chef présumé des mercenaires, à 34 ans de réclusion. (apic/ag/misna/pr)

13 janvier 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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