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Vatican

Haïti, Arménie: le pape en appelle à un «désir universel de paix»

Dans ses salutations après la prière de l’Angélus, prononcées le 10 août 2025 depuis la fenêtre du palais apostolique du Vatican, le pape Léon XIV a adressé une demande pressante aux décideurs internationaux afin qu’ils se chargent de rechercher des solutions aux conflits en cours. Le pontife s’est déclaré satisfait de l’accord conclu à Washington entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, mais aussi profondément attristé par la violence qui ravage Haïti.

Une missionnaire laïque irlandaise, Gena Heraty, et un enfant handicapé de 3 ans figurent sur la liste des 9 personnes enlevées par des hommes armés qui, le dimanche 3 août, ont attaqué l’orphelinat Saint-Hélène géré par l’organisation caritative internationale «Nos Petits Frères et Sœurs». L’institution, qui accueille plus de 240 enfants, est situé dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Les sept autres personnes enlevées travaillent comme employés de la structure.

Gena Heraty, missionnaire laïque irlandaise ayant 30 ans de service en Haïti | Université de Limerick

«Continuons à prier pour que soit mis fin aux guerres», a demandé Léon XIV au terme de l’Angélus. Il s’est félicité de la déclaration commune signée entre les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, censée apporter la paix dans cette région du Caucase, qui a connu des décennies de conflit entre ces deux pays. Il s’est également inquiété des violences en Haïti, un pays en proie au chaos et aux exactions des bandes armées.

Refus de la guerre comme voie de résolution des conflits

«Le 80e anniversaire des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki a réveillé dans le monde entier le refus de la guerre comme voie de résolution des conflits», a expliqué le pape, dans un contexte international toujours tendu.

«Que ceux qui prennent des décisions pensent toujours aux conséquences de leurs choix sur les populations. Qu’ils n’ignorent pas les nécessités des plus faibles et le désir universel de paix», a demandé le pape.

«Situation toujours plus désespérée de la population civile en Haïti»

Il a exprimé sa préoccupation pour la «situation toujours plus désespérée de la population civile en Haïti». «Des nouvelles d’homicides, de violences en tout genre, de traite d’êtres humains, de séquestrations se succèdent», a déploré Léon XIV.

La situation est particulièrement dramatique dans l’agglomération de la capitale Port-au-Prince, contrôlée à 85% par des gangs faisant parfois preuve d’une extrême violence, et multipliant les enlèvements dans l’espoir d’en tirer des rançons.

Une paix ambiguë dans le Caucase

Le pape a par ailleurs félicité l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui ont signé une «Déclaration conjointe pour la paix» à Washington le 8 août.

Ce texte signé par le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, sous l’égide du président américain Donald Trump, a suscité une vive opposition dans une partie de la population arménienne. Les opposants à cet accord s’inquiètent de la perte de souveraineté induite par la construction, sous supervision américaine, d’un corridor d’une quarantaine de kilomètres traversant le sud de l’Arménie près de la frontière avec l’Iran, afin de relier l’Azerbaïdjan à sa province occidentale du Nakhitchevan.

L’engagement des États-Unis, qui profitent du déclin de la Russie dans son ancienne zone d’influence, est surtout relié à la volonté de Donald Trump d’isoler l’Iran, qui entretenait jusqu’à présent des relations directes avec ces deux pays du Caucase dont il est frontalier. «Je souhaite que cet événement puisse contribuer à une paix stable et durable dans le Caucase méridional», a toutefois espéré Léon XIV.

Discrétion du Saint-Siège lors des guerres dans le Haut-Karabakh

Sous le pontificat du pape François, la discrétion du Saint-Siège lors des guerres de 2020 et 2023 dans le Haut-Karabakh avait conduit certains observateurs à s’interroger sur les pressions exercées par l’Azerbaïdjan. Selon certaines sources, la politique de mécénat culturel menée à Rome par le régime de Bakou aurait pu dissuader le pape de dénoncer les exactions à l’encontre des populations arméniennes de cette province et du patrimoine chrétien dans la région. (cath.ch/fides/vaticannews/imedia/cv/be)

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10 août 2025 | 14:19
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 3  min.
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