Hanovre: Installation de la deuxième femme évêque luthérienne d’Allemagne

«Une nouvelle étape vers la normalité»

Hanovre, 7 septembre 1999 (APIC) Des milliers de personnes, dont le chancelier allemand Gerhard Schröder ont participé samedi à Hanovre à l’installation de Margot Kässmann, deuxième femme à être nommée évêque luthérienne en Allemagne.

Plus d’un millier d’invités se pressaient dans la Marktkirche dont le pasteur Konrad Raiser, secrétaire général du Conseil oecuménique des Eglises (COE), au sein du quel Margot Kässmann a joué un rôle important. Hors de l’église. Quatre mille autres personnes ont suivi à l’extérieur le service retransmis sur un grand écran.

Margot Kässmann avait été élue en juin évêque de l’Eglise évangélique luthérienne du Hanovre qui, avec 3,3 millions de membres, est la plus grande Eglise régionale d’Allemagne. Elle englobe la plus grande partie de la Basse-Saxe en Allemagne du Nord. M. Kässmann succède à l’évêque Horst Hirschler qui dirigeait l’Eglise du Hanovre depuis onze ans. Deuxième femme évêque luthérienne en Allemagne, après Maria Jepsen élue évêque de Hambourg en 1992, Margot Kässmann, âgée de 41 ans, est aussi le plus jeune évêque protestant allemand.

Un petit groupe de 160 protestants conservateurs – beaucoup moins que les 2 000 annoncés au départ – ont organisé un «synode d’urgence» pour protester contre l’élection d’une femme évêque, affirmant que l’Eglise du Hanovre est aujourd’hui sans évêque. Car c’est contre la volonté du Christ qu’il y ait des femmes pasteurs ou évêques.

Margot Kässmann a souligné dans sa prédication que «Jésus appelle les femmes aussi bien que les hommes à le suivre». «Les femmes ont été les premières à avoir vu le Christ ressuscité. Mais il a été difficile pour les chrétiens durant les deux premiers millénaires – et il est encore difficile pour certains aujourd’hui – de les reconnaître comme responsables d’Eglise.»

Avant de transmettre la croix épiscopale à Margot Kässmann, l’évêque Hirschler a déclaré que les femmes ont été faites apôtres par le Christ lui-même le dimanche de Pâques. Il a cité Antonuis Corvinus, qui en 1542 est devenu le premier évêque protestant en Basse-Saxe et qui avait dit: «s’il n’y a pas d’hommes prêtres … pourquoi une femme ne pourrait-elle pas enseigner ou prêcher?»

Pour Manfred Kock, président de l’Eglise évangélique d’Allemagne qui rassemble les 24 Eglises protestantes régionales du pays, l’élection de Margot Kässmann est «une nouvelle étape vers la normalité»: «Les hommes et les femmes sont également appelés à des postes de direction au sein de l’Eglise», a-t-il souligné, «Il n’y a pas assez d’hommes qui travaillent à la base de notre Eglise. Et encore moins de femmes associées à la direction.»

Pendant le service, le chancelier Schröder, un proche ami de l’évêque Hirschler, a félicité chaleureusement Margot Kässman, en soulignant que «l’élection d’une femme comme évêque était à la fois un acte courageux et la chose juste à faire». (apic/eni/mp)

7 septembre 1999 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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