Lausanne: Plainte pénale contre un pasteur réformé à la retraite

Il avait fait des avances obscènes à des requérants d’asile africains

Lausanne, 29 avril 2010 (Apic) Une plainte pénale a été déposée auprès d’un juge d’instruction lausannois contre un pasteur réformé à la retraite. Il avait fait il y a trois ans des «propositions déplacées» à des requérants d’asile africains venus demander de l’aide au «Point d’Appui» à Lausanne, rapporte jeudi 29 avril le quotidien romand «24 Heures».

Il y a trois ans, dans le vestiaire du «Point d’Appui», à l’Espace multiculturel des Eglises à Lausanne, rapporte le journal, des Africains adultes ont subi les avances d’un bénévole, pasteur à la retraite. Il leur a fait une proposition de massage dans la pièce d’à côté et a prononcé des paroles obscènes et déplacées.

Les deux Africains se sont sentis humiliés par le comportement du pasteur

Ces deux hommes – aujourd’hui titulaires d’un permis – se sont sentis humiliés par le comportement du pasteur, au point qu’ils firent part de leur désarroi à la directrice du Foyer d’accueil pour migrants à Vennes, Cécile Ehrensprenger. Cette dernière avait jugé qu’il était de son devoir professionnel de leur faire connaître leurs droits et de leur expliquer comment porter plainte, selon «24 Heures».

La police a d’ores et déjà entendu les plaignants. Le pasteur prévenu a également été entendu par la police mais n’est pas inculpé pour l’instant. Selon le journal, l’avocat proposé par l’Eglise protestante pour prendre la défense des plaignants «avait enterré le dossier». Un autre défenseur plus déterminé vint à la rescousse et les aida à déposer une plainte pénale.

Le pasteur à la retraite regrette ses gestes et paroles déplacés

Le pasteur à la retraite regrette ses paroles déplacées, mais relève qu’il n’y a eu aucune contrainte de sa part. Il reconnaît cependant que les mots qu’il a prononcés «sur le ton de la rigolade» dans le vestiaire du «Point d’Appui» et sans aucune contrainte de sa part, permettent à la justice d’invoquer «l’abus de détresse». Selon le quotidien romand, le Conseil synodal de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud n’a pas écouté victimes et abuseur, ce dernier ayant sollicité l’aide du Conseil synodal pour «demander pardon à ceux qu’il avait offusqués, blessés, atteints dans leur dignité». L’actuelle présidente du Conseil synodal, Esther Gaillard, affirme pour sa part qu’en aucun cas les responsables de l’Eglise protestante vaudoise n’ont essayé d’étouffer l’affaire.

Le «Point d’Appui» est un espace multiculturel des deux Eglises officielles du canton de Vaud, l’Eglise évangélique réformée et l’Eglise catholique. Il a ouvert ses portes le 1er février 2003. Toute personne issue de la migration, ainsi que des personnes suisses intéressées y sont les bienvenues. L’espace se situe à quelque 10 minutes du centre de Lausanne, à la Rue Dr César-Roux 8. Conçu pour appuyer le travail des médiateurs «Eglises Réfugiés» et de la «pastorale des Immigrés Réfugiés» de Lausanne (région 12), l’espace multiculturel abrite des bureaux, une petite salle de colloque et une grande salle qui sert de lieu de séjour. L’»Arbre à palabre», la salle de classe, se trouve à l’extérieur du «Point d’Appui». Une équipe de bénévoles soutient le travail accompli au «Point d’Appui» et à «l’Arbre à Palabre». (apic/24H/be)

29 avril 2010 | 17:30
par webmaster@kath.ch
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