Il existait des «contrats d’affrèrement» par lesquels on promettait, devant témoins, de vivre ensemble

Europe:L’Eglise aurait célébré des mariages homosexuels au Moyen-Âge

Paris, 12 août 2013 (Apic) L’Eglise n’a pas toujours été contre le mariage gay. Selon plusieurs historiens, nombreux sont les cas d’unions masculines au Moyen-Âge. C’est ce que rapporte le 9 août 2013 l’hebdomadaire français «Le Nouvel Observateur».

L’Eglise au Moyen-Âge a, semble-t-il, célébré des mariages homosexuels. Cette découverte, on la doit à l’historien américain John Richard Boswell. Selon lui, des chrétiens grecs des Xe et XIe siècles bénissaient des «unions du même sexe» tout à fait officielles.

La dénomination fait bondir l’Eglise orthodoxe d’aujourd’hui, qui jure qu’il ne s’agissait que de chastes «fraternisations». Ce qui est aussi tout-à-fait possible.

Troublante icône

Pourtant, une troublante icône du Mont Sinaï représente l’union de deux saints mâles du IVe siècle, Saint Serge et Saint Bacchus, avec Jésus lui-même qui a toutes les apparences du «pronubus» (témoin de mariage). Boswell affirme qu’il existait de semblables «ordres d’unir deux hommes» chez les chrétiens slaves de l’an mil, qui auraient perduré en Europe jusqu’à l’époque moderne.

La France du Haut Moyen-Âge n’était pas en reste, selon le médiéviste Allan A. Tulchin. A cette époque se sont développés de singulières unions masculines, les «contrats d’affrèrement», par lesquels les «affrèrés» (frères) promettaient, devant témoins, de vivre ensemble pour partager «un pain, un vin, et une bourse». Les conséquences concrètes de cette gentille cohabitation n’ont toutefois jamais été explicites. cw

Encadré:

En Suisse, des paroisses «gay-friendly»

En Suisse, ils seraient une vingtaine de prêtres catholiques-romains prêts à bénir des couples homosexuels, selon un article de la «NZZ am Sonntag» paru en juillet 2013. Certains le font même ouvertement. Comme la paroisse de Frenkendorf-Füllinsdorf (BL) qui mentionne qu’elle est ouverte à tous les couples souhaitant établir un «engagement symbolique dans le cadre de leur partenariat».

Les réactions des paroissiens à ce type d’initiatives seraient, en général très positives, dans la mesure où elles tranchent avec la doctrine de l’»ordre naturel» perçue par de nombreux fidèles comme archaïque. «Avec l’attitude de refus que l’Eglise catholique maintient vis-à-vis de l’homosexualité, beaucoup de gays et de lesbiennes n’en attendent plus rien», constate le président d’»Adamim», l’association du personnel homosexuel au sein de l’Eglise catholique. Pour lui, l’Eglise a tout à gagner, en terme d’image, à ouvrir ses portes aux couples de même sexe.

Zone grise

Evêque de Bâle, Mgr Felix Gmür n’a pas caché son étonnement dans les colonnes du quotidien alémanique: il ne savait pas que des couples homosexuels étaient bénis dans certaines églises de son diocèse. Toutefois, il se garde de condamner cette pratique. La bénédiction, a-t-il rappelé, ne doit être refusée à personne. Et de reconnaître que ces cérémonies – à condition qu’elles soient clairement différenciées d’un mariage – tombent dans une «zone grise».

Autre son de cloche du côté du diocèse de Coire, le plus grand de Suisse. A sa tête, Mgr Vitus Huonder s’est insurgé. «Cette question touche la substance même de la foi», prévient-il. Ce n’est pas pour rien, selon lui, que le judaïsme et l’islam rejettent également les relations homosexuelles.(apic/ag/cw)

12 août 2013 | 11:27
par webmaster@kath.ch
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