Nomination de Mgr Alain de Raemy comme évêque auxiliaire de Lausanne, Genève et Fribourg

Il secondera Mgr Morerod à l’évêché à Fribourg

Fribourg, 30 novembre 2013 (Apic) Le pape François a nommé Alain de Raemy, 54 ans, évêque auxiliaire du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. L’actuel aumônier de la Garde suisse pontificale sera ordonné évêque samedi 11 janvier 2014 à la Cathédrale Saint-Nicolas, à Fribourg.

Mgr Charles Morerod a présenté son nouvel auxiliaire devant la presse le samedi 30 novembre à l’évêché à Fribourg. Autant Mgr de Raemy que lui-même ont été pris de court par la rapidité de la nomination, confirmée la veille au soir par le Saint-Siège. «Mais en la rendant publique aujourd’hui, cela permettra à Mgr de Raemy d’être présent à l’assemblée de la Conférence des évêques suisses, ce lundi à Lugano, et de participer à la répartition des dicastères», a-t-il expliqué. La soudaineté de la nomination n’a pas encore permis d’aborder la répartition des tâches et des responsabilités dans le diocèse. «Il a débarqué ce matin à 10h30 à la gare de Fribourg», souligne l’évêque Morerod.

Il est cependant établi que Mgr de Raemy secondera l’évêque titulaire en demeurant à l’évêché à Fribourg. Les vicaires épiscopaux actuels restent donc en fonction dans leur région. L’évêque actuel de Lausanne, Genève et Fribourg a choisi de ne pas installer son auxiliaire dans un autre canton. «Je me situe dans la continuité de mon prédécesseur, Mgr Bernard Genoud, qui préférait nommer des vicaires épiscopaux à Lausanne et Genève, et non des évêques», a expliqué Mgr Morerod. Il n’est pas non plus prévu que Alain de Raemy soit installé à Genève au moment où Mgr Pierre Farine prendra sa retraite, en principe dans un peu plus d’une année.

Un peu de répit pour Mgr Morerod?

Cette venue permettra dans tous le cas à l’évêque titulaire de souffler un peu. Cela fait déjà plusieurs années qu’il ne parvient pas à aligner quelques jours de congé. «Chaque fois que je partais en vacances, un événement nécessitant ma présence survenait», a-t-il affirmé devant les journalistes.

Le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg se trouve devant une importante situation de manque de prêtres, qui nécessite des regroupements géographiques toujours plus larges. Quelles solutions Mgr de Raemy va-t-il proposer pour remédier à ces difficultés? S’engagera-t-il en faveur d’une redéfinition des conditions d’accès à la prêtrise? «Je veux d’abord découvrir le diocèse avant d’exprimer des idées», affirme-t-il. Partant de son expérience à la Garde suisse pontificale, il va essayer d’imprimer une plus grande présence auprès des jeunes, par exemple. Quant à l’extension de l’accès à la prêtrise, par exemple aux hommes mariés, c’est une question qui relève de l’Eglise universelle et il ne tient pas à se prononcer pour le moment.

L’arrivée d’un auxiliaire constituera-t-elle une occasion de redécouper le diocèse, que beaucoup estiment trop grand? «J’apprécierais effectivement que le diocèse soit plus petit. Mas c’est une question à régler au niveau national. Si changement il y a, ce ne sera pas dans un avenir proche», affirme Mgr Morerod.

Chapelain de la Garde Suisse pontificale depuis 2006

Né à Barcelone le 10 avril 1959, Alain de Raemy a suivi sa scolarité en espagnol, avec des compléments suisses en allemand et français. Il obtient son certificat de maturité en allemand de type B (latin/anglais), au collège d’Engelberg en 1978. Il croit d’abord être fait pour la diplomatie (après un premier intérêt pour l’architecture) et fait une année de droit à l’université de Zurich. Mais il finira par se lancer dans des études de théologie à l’Université de Fribourg en 1979, pour entrer au séminaire en 1980 et obtenir sa licence en 1984.

Il complète sa formation en italien à Rome, à la Grégoriana et à l’Angelicum en 1984/1985. Après un stage pastoral à Yverdon, Alain de Raemy est ordonné prêtre à Fribourg le 25 octobre 1986. Il est nommé tour à tour à Yverdon et Lausanne, puis retourne à Rome pour des études en vue d’un doctorat en théologie de 1993 à 1995 à la Gregoriana et à l’Angelicum. Après une place d’auxiliaire à Morges, il est nommé curé de la paroisse du Christ-Roi à Fribourg en 1996. En 2004, il devient curé et chanoine de la Cathédrale de Fribourg, avant d’être nommé curé modérateur de l’unité pastorale Notre-Dame de Fribourg, comprenant les paroisses de la Cathédrale St-Nicolas, du Christ-Roi, de St-Jean et de St-Maurice, en septembre 2005. Le 1er septembre 2006, il rejoint la Garde suisse pontificale, où son évêque, Mgr Bernard Genoud, l’envoie et où le pape Benoît XVI le nomme aumônier, avec un mandat de 5 ans, renouvelable. Alain de Raemy maîtrise le français, l’espagnol, l’allemand, le suisse-allemand, l’italien et parle aussi l’anglais.

Sa devise épiscopale sera «Apud Dominum misericordia» (»Auprès du Seigneur la miséricorde»), tirée du psaume 129 (De profundis).

Encadré:

La tradition de la Saint Nicolas chez le pape Benoît

Lors d’une rencontre avec l’Apic en avril 2010, Alain de Raemy avait livré cette anecdote. La venue du Fribourgeois au Vatican a coïncidé avec une tradition surprenante : la Saint-Nicolas du pape.

Elle a débuté en 2006. Le 6 décembre, le pape Benoît va régulièrement visiter un ami, Mgr Clemens, qui est logé au Saint-Office. Au retour, à la cour St Damase, les passagers de sa voiture ont eu la surprise d’être arrêtés par Saint Nicolas, accompagné du Père fouettard et … de l’âne ? Non. De Alain de Raemy, dont la présence à visage découvert était censée rassurer Benoît XVI sur les intentions pacifiques de cette équipe insolite. Deux gardes suisses et leur aumônier avaient en effet combiné ensemble cette surprise.

La voiture s’arrête, Mgr Gänswein, le secrétaire particulier, sort pour voir de quoi il s’agit, va en parler au pape qui, amusé, vient à la rencontre de Saint-Nicolas et reçoit un sachet avec mandarines, noix et friandises. L’année suivante, dans la même situation, le pape est spontanément sorti de la voiture pour recevoir son présent. Il est vrai qu’en tant que Bavarois, il est un familier de cette tradition.

La 3e année, comme le pape n’a pas pu se rendre chez Mgr Clemens, le joyeux trio s’est rendu dans ses appartements pour le visiter et ont été accueillis par lui avec enthousiasme. La 4e année de même, mais la visite s’est étendue à tous les cardinaux et évêques résidant dans le Palais apostolique. Sans prévenir qui que ce soit ! L’accueil a été chaleureux. Tous ont été surpris et heureux de cette visite.

Encadré 2:

Un retour à Fribourg? Oui, mais en pastorale!

En avril 2010, interrogé sur la suite de son engagement, Alain de Raemy avait entendu que son nom était cité par certains médias comme successeur potentiel de Mgr Genoud. Il s’en était montré autant surpris qu’amusé. «Tiens, on ne m’a pas oublié à Fribourg!», s’est-il exclamé. Certes, il ne voyait pas son avenir à long terme à Rome, car il n’est pas un homme de bureau, mais de contacts. Il reviendra donc dans son diocèse, a-t-il alors affirmé, que ce soit dans un, trois ou six ans et se mettra à disposition de l’évêque pour quelque engagement que ce soit. «Mais en pastorale!»

(apic/bb)

30 novembre 2013 | 14:13
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 5 min.
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