Rome: Les contacts se précisent entre la Fraternité Saint Pie X et le Saint-Siège
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Nouveaux rendez-vous la semaine prochaine sans doute
Rome, 23 mars 2001 (APIC) Les contacts se précisent et l’on parle déjà au Vatican d’une solution qui pourrait être trouvée pour résoudre la séparation entre les mouvements traditionalistes fidèles à Mgr Lefebvre et l’Eglise catholique de Rome. Le Saint-Siège souhaite garder «une réserve absolue» sur ce sujet, tout en confirmant le 22 mars par le biais du porte parole, Joaquin Navarro-Valls, que des rencontres et des contacts sont en cours.
Pour sa part, Jean Paul II souhaite trouver rapidement une solution au schisme provoqué en 1988 par l’ordination illicite de quatre évêques par Mgr Marcel Lefebvre. Il a ainsi demandé au cardinal Castrillon Hoyos, préfet de la Congrégation pour le clergé et président de la Commission «Ecclesia Dei», de s’occuper particulièrement du dossier. Une première rencontre a donc eu lieu le 29 décembre dernier, à Rome, entre le supérieur de la Fraternité Saint Pie X, Mgr Bernard Felley, et le cardinal Castrillon Hoyos – v. un peu plus haut dans ce même service -. Ce dernier aurait ainsi proposé les points suivants: une levée de l’excommunication, une régularisation des évêques, un don de la juridiction et un droit pontifical pour la Fraternité.
Le 2 février 2001, Mgr Bernard Felley signait une «adresse au Saint Père» qui a été remise en même temps aux dicastères concernés. Dans ce courrier, le supérieur de la Fraternité posait deux conditions au retour des traditionalistes de Mgr Lefebvre dans l’Eglise de Rome: la levée de l’excommunication et l’octroi à tout prêtre catholique du droit de célébrer dans le rite traditionnel tridentin, c’est à dire la disparition de l’indult, permission nécessaire de son évêque.
Le cardinal Castrillon Hoyos aurait répondu à Mgr Felley, dans une lettre datée du 13 février, que la première condition ne posait aucune difficulté, mais que la situation pour la seconde n’était pas encore mûre.
La source principale des divisions n’étant pourtant pas seulement liturgique il s’agit surtout d’une acceptation différente du Concile Vatican II, notamment du dialogue interreligieux, de la liberté religieuse et de l’oecuménisme , cet obstacle ne semblerait plus insurmontable.
Suite probable la semaine prochaine
La prochaine étape pourrait être une rencontre entre le Saint-Siège et trois des évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre – le quatrième, Mgr Williamson y étant encore opposé ainsi qu’avec l’évêque d’un «para-diocèse» brésilien de Campos, lui-même ordonné par les évêques de Mgr Lefebvre. Cette rencontre décisive pourrait avoir lieu très rapidement – avant Pâques -, peut-être dans le courant de la semaine prochaine, mardi, selon certaines sources au Vatican.
Durant cette entrevue, le Saint-Siège pourrait proposer aux traditionalistes de Mgr Lefebvre, une solution juridique leur permettant de rejoindre l’Eglise. Il a été évoqué la possibilité d’une prélature personnelle, mais cela serait trop restrictif pour les traditionalistes sachant qu’en leur sein, il y a non seulement la Fraternité Saint Pie X, mais aussi des congrégations religieuses et ce «para-diocèse» brésilien. Une proposition proche du type d’un patriarcat serait plus probable. Chacune des entités séparées de Rome qui le désire pouvant alors y trouver sa place.
La création de cette «structure», un événement extrêmement original au sein de l’Eglise catholique, suscite des remous au Vatican et c’est une des raisons qui expliquerait la volonté, de la part des acteurs, d’avancer très rapidement en direction d’une réconciliation.
Les événements récents ont commencé en août dernier avec l’impact des quelques 5’000 fidèles traditionalistes venus en pèlerinage jubilaire à Sainte-Marie Majeure. Dans un entretien accordé à la revue 30 jours, Mgr Felley affirmait dans l’édition de septembre: «Si le pape m’appelle, je vais. Ou plutôt je cours. Par obéissance filiale à l’égard du chef de l’Eglise». Au mois de novembre et dans la même revue, le cardinal Castrillon Hoyos affirmait pour sa part, au sujet des requêtes préalables de la Fraternité: «Si elles sont déposées, elles seront examinées avec respect et dans l’optique du bien authentique de la communauté ecclésiale toute entière». (apic/imed/pr)