Kenya: Le nonce avertit les prêtres mariés qu’ils pourraient être réduits à l’état laïc
Ils ont rejoint le mouvement de Mgr Emmanuel Milingo
Nairobi, 7 juillet 2009 (Apic) Le nonce apostolique au Kenya, Mgr Alain Paul Lebeaupin, a averti dimanche 5 juillet que l’Eglise catholique prendra d’autres mesures disciplinaires contre les prêtres qui ont renié leur vœu de célibat.
Des prêtres mariés du Kenya ont créé le mois dernier à Nairobi, au Kenya, un mouvement en faveur de l’admission des prêtres mariés dans l’Eglise, «Married Priests Now!». Il a été mis sur pied par un groupe de sept prêtres, dont le Père Daniel Kasomo, ex-prêtre du diocèse de Machakos, dans le sud-est du pays. Le Père Kasomo vit avec son épouse Maryanne depuis 20 ans.
Mgr Emmanuel Milingo ordonne «illicitement» un nouvel évêque
L’ex-archevêque de Lusaka, en Zambie, Mgr Emmanuel Milingo qui dirige ce mouvement, a ordonné secrètement, mardi 23 juin 2009, le Père Daniel Kasomo comme évêque, ainsi que sept diacres, tous mariés. Il l’a fait lors d’une cérémonie privée à Nairobi. Le nouvel «évêque» est chargé de diriger les activités de «Married Priests Now!» au Kenya. Il dit vouloir accueillir des prêtres mariés qui veulent continuer leurs activités sacerdotales.
S’adressant à la presse après cette cérémonie d’ordination illicite, l’archevêque Milingo, accompagné de son épouse coréenne Maria Sung, a demandé à l’Eglise catholique de «traiter les femmes de façon équitable et de cesser de punir les quelques prêtres qui ne parviennent pas à suivre la règle du célibat».
«Le Vatican ne va pas changer la règle du célibat des prêtres catholiques»
Faisant allusion à ces ordinations illicites, le représentant du Vatican au Kenya, cité par le Service d’information catholique pour l’Afrique (CISA), a souligné que les prêtres catholiques qui ont rejoint le groupe des «prêtres mariés maintenant» pourraient être réduits à l’état laïc. Mgr Paul Lebeaupin s’exprimait lors d’une cérémonie d’ordination de six membres du clergé kenyan.
«Le Vatican ne va pas changer la règle du célibat des prêtres catholiques», a encore remarqué Mgr Lebeaupin, tout en estimant que les prêtres réfractaires ont encore «une autre chance» de revenir à l’Eglise, s’ils renoncent à leur statut. «Mais s’ils continuent de cette façon, l’Eglise pourrait faire un pas de plus et les réduire à l’état de simples laïcs», a-t-il précisé.
Il relève que Mgr Milingo et ses camarades ont été interdits, par l’Eglise, de célébrer l’eucharistie. Ils ne sont pas reconnus, non plus, en tant que ministres par le Vatican. A ce sujet, il a mis en garde les catholiques contre la «tromperie» de ces prêtres. «Etre prêtre catholique n’est pas un droit, mais un appel du Christ. Ce n’est pas un travail, et il n’y a pas de richesses, de postes de responsabilité, d’honneur ou prestige. C’est toute une vie d’engagement avec la mission de Jésus-Christ», a encore rappelé Mgr Lebeaupin, qui a enfin relevé la «grande importance» du célibat.
Pour avoir ordonné lui-même plusieurs évêques mariés sans le consentement de Rome, Mgr Emmanuel Millingo est ipso facto en dehors de la communion de l’Eglise. Il tombe en effet sous le coup de ce que le droit canonique appelle l’excommunication «latae sententiae», c’est-à-dire sans qu’une sentence d’excommunication ait besoin d’être prononcée par un tribunal. Autrement dit, l’archevêque africain s’est mis lui-même, ainsi que les prêtres qu’il a soi-disant ordonnés évêques, en dehors de la communion ecclésiale. Pour l’Eglise une telle ordination n’est ni licite ni valide. (apic/ibc/be)