Ils s'étaient convertis à l'islam pour échapper au génocide

Turquie: Congrès universitaire d’études sur les «crypto-Arméniens»

Ankara, 7 octobre 2013 (Apic) Un congrès d’études universitaire a été lancé en Turquie sur le phénomène des «crypto-Arméniens». La Fondation turque «Hrant Dink» et l’Université Bogazici d’Istanbul se pencheront sur le cas de ces Arméniens chrétiens convertis à l’islam en 1915 pour échapper aux massacres perpétrés par les troupes ottomanes.

La Fondation «Hrant Dink» a été créée pour conserver la mémoire et les idéaux du journaliste et écrivain turc d’origine arménienne assassiné en janvier 2007. Le séminaire permettra d’affronter pour la première fois d’une manière sérieuse et impartiale une question délicate aux contours encore mal définis, rapporte le 5 octobre 2013 l’agence d’information vaticane Fides.

Des chercheurs considèrent comme historiquement vérifiable la conversion à l’islam d’au moins 200’000 Arméniens, en majeure partie des femmes et des enfants, ayant échappé au génocide en embrassant la religion islamique, tout en conservant «dans le secret de leur cœur», leur foi chrétienne.

Le refoulement de la mémoire

Ce phénomène se reflète notamment dans l’atmosphère de suspicion qui entoure les citoyens d’origine arménienne dans la société turque, et les discriminations dont ils font l’objet.

Les chercheurs de diverses disciplines examineront également les effets collatéraux, jusqu’ici inexplorés, de cette dimension du génocide arménien. L’enquête portera notamment sur les réflexes de refoulement de la mémoire chez ces chrétiens convertis à l’islam. En particulier chez les enfants adoptés à l’époque par des familles non arméniennes. (apic/fides/rz)

7 octobre 2013 | 09:37
par webmaster@kath.ch
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