Victime de l'idéologie de l'Hindutva, une communauté de dalits dans l'Etat du Bihar, en Inde (Photo: video volunteer youtube)
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Inde: Deux candidats dalits à l'élection présidentielle

Deux représentants la communauté des dalits – également connus comme hors castes ou intouchables – se disputeront le poste de Président de l’Union indienne lors de l’élection du 17 juillet 2017. Même si le président n’a ps de pouvoir, cette élection revêt une haute valeur symbolique, notamment pour les minorités religieuses.

En Inde, le Président de la Fédération a une fonction purement représentative, le pouvoir exécutif appartenant au Premier Ministre, rappelle l’agence missionnaire vaticane Fides.  Les deux principales coalitions politiques – l’Alliance démocratique nationale (NDA), actuellement aux affaires par l’intermédiaire du Premier Ministre Narendra Modi, et l’Alliance progressiste unie (UPA), emmenée par le Parti du Congrès – présentent chacune un dalit.

La NDA a choisi Ram Nath Kovind, ancien parlementaire et ancien Gouverneur de l’Etat de Bihar, alors que l’opposition ont nommé une femme, Meira Kumar, ancienne présidente du parlement et avocate constitutionnaliste.

Une bataille entre deux idéologies

Pour le Père Suresh Mathew OFM Cap, «il ne faut pas considérer le scrutin présidentiel comme une confrontation entre deux dalits ou encore entre un homme et une femme. Il s’agit plutôt d’une bataille entre deux idéologies divergentes. Ram Nath Kovind a un «agenda safran» (la couleur des vêtements des groupes radicaux hindouistes NDR) alors que Meira Kumar défend les idéaux et les valeurs la Constitution laïque.

Ram Nath Kovind ne sait pas que la première mosquée a été construite en Inde lorsque Mahomet était encore vivant et que le christianisme a été apporté en Inde par l’un des disciples de Jésus. Le président a un rôle de gardien de la Constitution. Il s’agit d’une charge qui demande de la sagesse, de la sagacité et d’aimer le peuple, indépendamment de sa propre affiliation politique. Quiconque l’emportera devra être en mesure de protéger et d’avoir comme référence suprême à tout moment la Constitution » ajoute A.J. Philip, politologue chrétien indien interrogé par Fides.

Discriminations persistantes

«Le fait que les deux candidats soient des dalits laisse à penser que le nouveau président comprendra plus que quiconque en Inde les problèmes encore liés aux castes et sous castes. Il existe encore des violences perpétrées à l’encontre des dalits dans le pays», rappelle le journaliste catholique John Dayal, engagé en faveur des droits des minorités. A ce propos, il rappelle les discriminations envers les dalits: les lynchages et les exécutions sommaires qui demeures impunis ainsi que le manque de liberté religieuse, dans la mesure où leur sortie de la religion hindoue leur fait perdre certains bénéfices sociaux. John Dayal ajoute : « Nous demandons au candidat Ram Nath Kovind, qui demeure favori, s’il pense que les citoyens indiens, musulmans et chrétiens, qualifiés ‘d’adorateurs de religions étrangères’, pourront continuer à jouir d’une pleine citoyenneté, comprenant également la liberté de pratiquer, de prêcher et de diffuser leur foi».

Parmi les minorités religieuses indiennes, la préférence va à Meira Kumar, qui offre de plus importantes garanties de respect et de protection des droits constitutionnellement reconnus, mais trop souvent non respectés et non appliqués. (cath.ch/fides/mp)

Victime de l'idéologie de l'Hindutva, une communauté de dalits dans l'Etat du Bihar, en Inde
9 juillet 2017 | 09:51
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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