Terre de naissance du Mahatma Gandhi
Inde: l’État de Gujarat, un creuset pour l’industrie, la politique et la religion
Delhi, 30 janvier 2001 (APIC) Locomotive économique, laboratoire politique hindou, racine historique de l’identité nationale et terre de naissance du Mahatma Gandhi, tel est l’État de Gujarat, dévasté le 26 janvier par un tremblement de terre, l’un des États les plus importants de l’Union Indienne.
L’État de Gujarat compte 44 millions d’habitants et joue un rôle de tout premier plan dans le commerce et dans l’industrie. C’est une porte ouverte sur le Moyen-Orient, une escale importante pour les transports maritimes, avec 1.600 km de côtes, 41 ports, dont le port principal de Kandla, qui a des possibilités énormes de stockage des marchandises. C’est le berceau de l’industrie du coton de l’Inde, connue dans le monde entier. Dans l’État de Gujarat, se trouvent aussi les plus grandes raffineries de pétrole de l’Inde, avec des réserves de 418 millions de tonnes de pétrole brut. Par sa vocation économique et par sa position stratégique, l’État de Gujarat a attiré des nombreuses multinationales.
Le premier «ashram» en Inde
L’État de Gujarat est le berceau de l’identité nationale indienne : c’est là qu’est né le Mahatma Gandhi (Porbandar, 1869), le » Père de la Patrie «, qui a fondé le premier «ashram» (centre de méditation) à Ahmedabad. D’après les spécialistes, c’est, historiquement, l’un plus importants États de l’Inde, et, du point de vue culturel, l’un des plus fascinants. Les traditions et les rites hindous et jaïnistes y sont forts et bien enracinés. D’après la mythologie hindoue, le dieu Krishna a vécu sur la côte de l’État.
Au plan politique, l’État de Gujarat est un «laboratoire» qui pratique une politique à tendance idéologique hindoue: le Bharatiya Janata Party (BJP) y détient le pouvoir depuis 1998, et il gouverne aussi l’État central. Le BJP local a inauguré une politique nationaliste qui repose sur le renforcement de l’identité hindoue de la population, au détriment des minorités religieuses.
Mesures contre les conversions
En 2000, le Parlement de l’État a discuté de l’approbation d’un «Document sur la liberté de religion» (n.21 d’un document élaboré en 1999), qui interdit les conversions d’une religion à une autre «quand elles sont faites par la force, par la persuasion ou par des moyens frauduleux». D’après les minorités religieuses locales, ce document peut aisément être utilisé par les fondamentalistes hindous pour persécuter légalement les minorités religieuses. Selon un avocat de la Cour Suprême de l’État, la mesure viole l’article 25 de la Constitution de l’Inde, laquelle garantit la liberté de propager la religion. D’après des sources catholiques locales, «le but caché de cette loi est d’interrompre l’activité missionnaire». Les fondamentalistes hindous continuent à accuser les chrétiens, au nombre de 75.000 dans l’État de Gujarat, de faire du prosélytisme sous le couvert du service social. Dans l’État de Gujarat, il y a eu, ces deux dernières années, plus de 70 attaques contre des chrétiens ou contre des institutions chrétiennes. (apic/cip/fs/bb)