Inde: Les propos d’un pasteur des Etats-Unis d’extrême droite sèment la mort

Il s’excuse d’avoir traité Mahomet de «terroriste»

Bombay, 14 octobre 2002 (APIC) Dix personnes ont été tuées et 140 blessées depuis le 11 octobre à Solipur, dans l’ouest de l’Inde, à quelque 600 kilomètres de Bombay, après des violences entre musulmans et hindous déclenchées par un pasteur américain d’extrême droite, qui a qualifié le prophète Mahomet de «terroriste»,

Le révérend Jerry Falwell pasteur de l’Eglise Baptiste américaine en Inde, qui n’en est pourtant pas à ses premières déclarations anti-islam, avait en outre qualifié le prophète Mohamed de «d’homme de guerre» lors d’une interview. Il s’est publiquement excusé pour ses propos. Reste que ses déclarations incendiaires anti-islamiques ont déclenché la semaine dernière de sanglants incidents à Solapur.

Dans un communiqué laconique, Falwell a présenté ses excuses pour ses déclarations du 30 septembre dernier lors d’une interview sur les ondes de la CBS qui ont offensé les musulmans. «Je n’avais pas l’intention de manquer de respect à aucun croyant musulman.

Le pasteur, qui prétend avoir toujours respecté les autres religions, avoue s’être laissé aller: «Malheureusement, à la fin d’une longue interview, j’ai répondu à une question controversée et tendancieuse. Ce que je n’aurais pas dû faire. Ce fut une erreur et je m’en excuse».

Falwell avait traité le prophète Mohamed de «terroriste» et «d’homme de guerre». Ceci a été à l’origine de violents affrontements entre musulmans et hindous qui avaient fait au moins 8 morts et 90 blessés. La situation à Solapur reste tendue et le couvre-feu décrété vendredi dans certains quartiers de la ville a été étendu jusqu’à la fin de cette matinée.

Lors d’une manifestation contre les propos de Falwell, des musulmans s’en sont pris à des commerçants hindous qui avaient refusé de baisser fermer leurs magasins comme cela leur avait été demandé par les manifestants. Par la suite, les forces de l’ordre ont utilisé des grenades lacrymogènes contre des personnes qui étaient en train de mettre le feu à des commerces appartenant à des hindous, tuant trois personnes.

Avant les troubles, la Conférence épiscopale indienne (CBCI) avait condamné sans demi-mots le discours du révérend Jerry Falwell qu’elle a accusé de contribuer à la fragilisation du dialogue interreligieux et de propager l’intolérance.

Le pays a été ébranlé depuis six mois par les pires émeutes anti-musulmanes depuis dix ans, au Gujarat (ouest), où entre 1’000 à 2’000 musulmans ont été tués par des hindous après l’attaque d’un train bondé de pèlerins hindous qui avait fait 58 morts fin février. (apic/misna/pr)

14 octobre 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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