Inde: religieuses agressées par des nationalistes hindous et arrêtées
Deux religieuses de l’Église syro-malabare, Sœur Vandana Francis et Sœur Preethi Mary, arrêtées illégalement le 25 juillet 2025 à la gare de Durg, dans l’État du Chhattisgarh, au centre de l’Inde, ont été finalement libérées le 2 août sous caution par décision du tribunal de Bilaspur. Elles avaient été accusées par des extrémistes hindous de conversion forcée et de traite d’êtres humains, des accusations fortement contestées par leurs familles et divers organismes religieux.
La Conférence épiscopale indienne (CBCI) a vivement protesté en dénonçant un nombre croissant d’agressions de ce type à l’encontre des religieuses, souvent victimes de fausses accusations de la part de nationalistes hindous.
Dans le collimateur du Bajrang Dal
Vandana et Preethi, toutes deux âgées d’une cinquantaine d’années sont membres des Sœurs de Marie Immaculée d’Assise (ASMI), une congrégation relevant de l’Église syro-malabare basée à Cherthala, dans l’État du Kerala. Les religieuses accompagnaient à leur place de travail trois jeunes femmes de familles chrétiennes issues d’une tribu du district de Narayanpur, dans l’État du Chhattisgarh, lorsqu’elles ont été appréhendées par la police.
Ces arrestations font suite à une plainte déposée par un groupe de nationalistes du Bajrang Dal, qui les accuse de traite d’êtres humains et de conversion religieuse forcée. La situation s’est envenimée après qu’un contrôleur de billets de train a interrogé le groupe et qu’une des jeunes femmes, qui aurait subi des pressions, a déclaré qu’elle était emmenée sans son consentement, bien que sa famille ait par la suite démenti cette affirmation.
Des menaces constantes contre les religieuses
«Les religieuses chrétiennes sont de plus en plus suivies par des fauteurs de troubles sociaux, qui les entourent dans les gares, incitent la foule et utilisent un langage offensant. Ces actions, écrivent-ils, constituent une menace grave non seulement pour la dignité et la pudeur de ces femmes, mais aussi pour leur vie», dénonce la CBCI.
De telles attaques ne sont pas des faits isolés, notent les évêques catholiques indiens. Ils qualifient ces agressions de «partie intégrante d’une vague inquiétante de harcèlement, de fausses accusations et d’affaires montées de toutes pièces qui visent les religieuses dans tout le pays».
Une «grave violation de la Constitution»
La Conférence épiscopale, qualifiant ces incidents répétés de harcèlement de «grave violation de la Constitution», demande aux gouvernements locaux des États indiens de «garantir la sécurité de toutes les femmes et de prendre des mesures rapides pour prévenir de tels incidents». Elle lance également un appel aux gouvernements locaux et au gouvernement central de Delhi demandant une intervention urgente, afin de garantir leur sécurité. (cath.ch/asianews/be)