l’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg déplore cet acte de désobéissance

Installation de carmélites traditionnalistes au Mont-Pèlerin : (040188)

Fribourg, 4janvier(APIC) Les carmélites fidèles à Mgr Lefèbvre ont acquis

le 17 décembre dernier, par l’intermédiaire de l’Association Saint-Elie,

une propriété au Mont-Pèlerin, sur le territoire de la commune de Chardonne. C’est Mère Marie-Christiane, la propre soeur de Mgr Lefèbvre, supérieure du couvent intégriste de Quiévrain en Belgique, qui a révélé la semaine

dernière à l’Agence APIC que cinq carmélites suisses s’y installeront le

1er mars prochain. Dans un communiqué signé par Mgr Jacques Richoz, Vicaire

Général, l’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg exprime son inquiétude

«devant l’arrivée de carmélites qui entendent se passer de l’autorité de

l’évêque du lieu et du Saint-Siège».

En ce temps ou les vocations se font rares, c’est plus souvent la fermeture et la vente de maisons religieuses qu’on annonce plutôt que des fondations nouvelles, relève le communiqué de l’évêché. Ce n’est pas sans tristesse et sans regret que l’évêque accepte le départ de communautés de religieux ou de religieuses. Il devrait pouvoir se réjouir devant un projet de

fondation nouvelle et cela d’autant plus que des foyers de prière et de vie

contemplative n’ont pas pu voir le jour, jusqu’à une date récente, à cause

des restrictions, maintenant abolies, de notre Constitution fédérale.

Et l’autorité ecclésiastique de souligner qu’il est proprement contradictoire d’agir en dehors de toute autorité quand le but même des fondations carmélitaines est le soutien par la prière de l’action apostolique de

l’Eglise et de ses prêtres. «Qui sont donc ces religieuses qui prennent de

telles initiatives sans lien avec l’évêque du lieu?» se demande l’évêché.

Elles appartiennent – elles ne le cachent pas – au mouvement traditionnaliste de Mgr Marcel Lefèbvre, mouvement qui est présentement l’objet d’une

visite apostolique d’un délégué pontifical, le cardinal Edouard Gagnon. Les

évêques concernés n’ont pas reçu communication de quelconques conclusions.

«Prévenir de cette façon l’issue des enquêtes ordonnées par le pape Jean

Paul II est inacceptable, conclut le communiqué. La décision d’ouvrir de

nouvelles fondations sans tenir compte des règles du droit de l’Eglise

aggrave encore la situation. Elle est un contre-témoignage : elle s’oppose

à la parfaite obéissance qui fut toujours celle de saint Jean de la Croix

et de sainte Thérèse d’Avila, eux qui n’ont jamais voulu agir sans l’Eglise». (apic/be)

4 janvier 1988 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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