Le diacre protestant lausannois Paul Ranc se défend d’être antisémite

Interdiction provisoire d’un livre sur la franc-maçonnerie (010790)

Il dépose un recours lundi contre les mesures provisionnelles

Lausanne, 1erjuillet(APIC) Le 20 juin dernier, le Tribunal de première

instance de Genève interdisait le livre «La Franc-Maçonnerie sous l’éclairage biblique» du diacre de l’Eglise évangélique réformée vaudoise Paul

Ranc, estimant que cet ouvrage contient des «propos qui correspondent à la

propagande antisémitique traditionnelle». Le diacre lausannois, propriétaire des «Editions Contrastes» qui éditent l’ouvrage litigieux, va faire recours lundi contre ces mesures provisionnelles et se déclare «assez optimiste» quant à l’issue du jugement.

C’est la Loge B’nai B’rith «Henry Dunant» à Genève qui a déposé plainte

contre P. Ranc, estimant que ses propos étaient diffamatoires et «de la même eau trouble que ceux qui ont fait la triste réputation des Protocoles

des Sages de Sion», un ouvrage antisémite de la fin du siècle dernier. Paul

Ranc mentionnait dans son ouvrage de quelque 120 pages (tiré à 5’500 exemplaires, dont déjà 1500 vendus) l’existence d’une «franc-maçonnerie juive»,

les B’nai B’rith (Fils de l’Alliance). Cette dernière «joua un rôle important dans le financement de la Révolution russe», un ordre «méconnu du

grand public, mais très puissant et qui n’a qu’un seul objectif : celui

d’instaurer le pouvoir juif mondial». La Société biblique de Genève, un des

clients de la maison d’édition de P. Ranc qui diffusait le livre dans sa

librairie à la Maison de la Bible, avait également été citée à comparaître.

Rappelant qu’il est fils de résistant anti-nazi d’origine alsacienne,

amateur de la langue hébraïque, militant contre l’emprise des sectes, Paul

Ranc se déclare «effaré» par les proportions que prend cette affaire : son

unique but, affirme-t-il, est d’ordre spirituel. «Je n’ai rien contre le

judaïsme ni contre les juifs, et si les milieux juifs m’accusent d’être antisémite, je trouve que c’est malheureux, car je ne le suis pas; mais concernant la loge maçonnique B’nai B’rith, je maintiens mes affirmations»,

affirme P. Ranc. Même s’il a un engagement politique au sein de l’UDC, le

diacre lausannois ne veut pas du tout faire de politique avec ses ouvrages,

mais seulement de l’apostolat par le livre à destination des milieux chrétiens. Il n’a d’ailleurs reçu, déclare-t-il, aucune désapprobation de la

part des autorités de l’Eglise évangélique réformée vaudoise, mais au contraire de nombreux encouragements de pasteurs. (apic/be)

1 juillet 1990 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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