Irak: Des leaders religieux musulmans appellent à la guerre sainte contre la coalition

«Le jihad contre les envahisseurs, devoir de tout croyant»

Damas/ Ryadh/Bagdad, 28 mars 2003 (Apic) Alors que le public musulman est déjà surchauffé à travers le monde, plusieurs chefs religieux musulmans ont appelé à la guerre sainte contre le «Grand Satan» américain à l’occasion de la prière du vendredi.

Alors que Bagdad subissait de nouveaux bombardements intensifs, l’imam Abdel Ghafour al-Qaissi a lancé vendredi un appel à la guerre sainte, le «jihad», qualifié de «devoir de tout croyant». Armé d’un fusil d’assaut kalachnikov, il a incité les musulmans et les arabes dans le monde entier à résister à l’agression américano-britannique contre l’Irak

En Arabie Saoudite, Cheikh Saleh ben Houmayed a fustigé vendredi à La Mecque, les «agresseurs» de l’Irak tout en implorant Dieu de donner la victoire aux Irakiens. L’imam de la grande mosquée du plus haut lieu saint de l’islam sunnite a exigé la fin immédiate de la guerre, affirmant qu’elle allait exacerber le sentiment de haine et de discorde entre les nations.

Religieux saoudiens au secours des «frères en Irak»

Cheikh Saleh ben Houmayed a demandé à Dieu, dans un prêche retransmis à la télévision d’Etat saoudienne, de sauver «les frères en Irak», dont le régime laïc n’est pourtant pas en odeur de sainteté chez les musulmans saoudiens. Allié principal des Etats-Unis dans la région lors de la première Guerre du Golfe, mais aujourd’hui menacée par de forts courants islamistes radicaux, l’Arabie Saoudite n’a pas prêté cette fois-ci son sol pour mener la guerre contre son voisin. A Médine, à Ryadh et dans d’autres villes saoudiennes, des imams ont également dénoncé dans leur sermon du vendredi l’agression contre l’Irak perpétrée par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

A Damas, Cheikh Ahmad Kuftaro, grand mufti de Syrie, a incité les musulmans à commettre des attentats suicide contre les «belliqueux» envahisseurs américains et britanniques en Irak, qualifiant de telles actions d’»opérations martyres». Les produits des pays agresseurs doivent être boycottés, a-t-il déclaré, et des manifestations et des grèves organisées pour paralyser l’effort de guerre de la coalition. (apic/orj/ag/be)