Pour avoir mis en cause le rôle du clergé chiite
Iran: Le réformateur Hachem Aghajari assimilé à Salman Rushdie
Téhéran, 30 juin 2002 (APIC) Une figure du clergé chiite iranien, l’ayatollah Hossein Nouri Hamédani, a assimilé à l’écrivain britannique Salman Rushdie un journaliste et intellectuel réformateur iranien, Hachem Aghajari, pour avoir mis en cause rôle du clergé chiite.
«Cette personne (Aghajari) est pire que Salman Rushdie, car il a insulté toutes les religions et les musulmans», a déclaré le grand ayatollah Nouri- Hamédani, dont les propos ont été rapportés par l’agence officielle IRNA.
Salman Rushdie a été condamné à mort en février 1989 par un décret religeux (fatwa) de l’imam Khomeiny pour son livre «les Versets sataniques».
Les plus hauts membres de la hiérarchie religieuse chiite iranienne ont demandé à la justice de poursuivre le journaliste et qualifié ses propos d’»attaques suspectes et sans précédent contre la religion et son clergé chiite».
Dans des récentes déclarations, Aghajari, membre de l’Organisation des Moudjahidine de la Révolution islamique (gauche radicale, réformatrice) avait mis en cause le «rôle du clergé» et évoqué un «renouveau religieux du chiisme», un sujet très controversé en Iran.
Dossier en examen
Dimanche matin, plusieurs centaines de personnes, membres des familles d’anciens combattants de la guerre Iran-Irak (1980-88), se sont rassemblées devant le Palais de justice de Téhéran pour demander des mesures contre Aghajari.
Un responsable de la justice, cité par la télévision, a affirmé que le dossier était en cours d’examen et l’appareil judiciaire prendra des mesures appropriées à l’encontre du journaliste.
M. Aghajari avait estimé que l’islam avait besoin d’une réforme structurelle et que les musulmans «n’avaient pas à suivre aveuglement la religion à travers un chef religieux». (apic/ag/pr)