Les juifs orthodoxes conservent le monopole du mariage en Israël

Israël: 2 femmes rabbins ordonnées au sein du Mouvement pour un judaïsme progressiste

Jérusalem, 8 mars 1999 (APIC) Deux femmes seront ordonnées rabbins au sein du Mouvement pour un judaïsme progressiste, la tendance juive réformée en Israël, dans le cadre de la convention annuelle de l’Union mondiale du judaïsme progressiste qui se tient durant cette semaine à Jérusalem. Quelque 150 participants, représentant 54 communautés, sont attendus pour une semaine de manifestations.

Parmi les hôtes d’honneur de la convention, on note la présence du Ministre israélien de l’Industrie et du Commerce, Natan Charansky, qui va recevoir un exemplaire du nouveau livre de prières du mouvement réformé destiné à ses communautés en Russie, en hébreu avec traduction russe en caractères cyrilliques.

L’une des futures femmes rabbins, Ada Zavidov, âgée de 39 ans, est la petite fille du leader révisionniste et militant juif Abba Ahimeir. Elle fonctionne déjà comme cheffe spirituelle de la communauté de Tsur Hadassah, près de Jérusalem. L’autre candidate, Miri Gold, 49 ans, est secrétaire du kibboutz Gezer, une communauté pluraliste, mais dont la synagogue fait partie du Mouvement de la Réforme. Certains membres du kibboutz, de tendance traditionnelle, vont se sentir mal à l’aise avec une femme rabbin, a confié Miri Gold au quotidien «The Jerusalem Post».

Miri Gold se réjouit de pouvoir célébrer des mariages au kibboutz. Bien que les tendances réformées et conservatrices ne soient pas autorisées à enregistrer des mariages en Israël – c’est toujours le monopole des juifs orthodoxes – elles célèbrent souvent les mariages des couples qui se sont déjà mariés civilement à l’étranger.

Bientôt la fin du monopole orthodoxe des conversions ?

Verra-t-on bientôt la fin du monopole orthodoxe des conversions en Israël avec la création tant souhaitée d’un Institut de conversion reconnu par les juifs des tendances conservatrice, réformée et orthodoxe ? Dimanche, les 24 premiers professeurs, provenant des trois principaux courants du judaïsme, ont commencé leur formation pour être à même d’enseigner l’héritage juif aux candidats à la conversion.

Les étudiants potentiels de ce cours proviennent des 200’000 à 300’000 immigrants de l’ex-Union soviétique considérés comme non juifs. 440 heures de cours sont au programme, dont des discussions au cours desquelles seront présentés et débattus les points de vue des juifs orthodoxes, conservateurs et réformés. Cet essai est le premier résultat tangible des efforts de la «Commission Neeman», du nom de l’ancien ministre des finances Yaakov Neeman, de trouver une solution viable à la querelle sur le monopole orthodoxe des conversions en Israël. Ces cours se développement sous les auspices du tout nouvel Institut pour les Etudes Juives, dépendant du gouvernement israélien et de l’Agence Juive. Les professeurs formés par l’Institut commenceront à enseigner aux futurs convertis dès le 21 mars prochain dans les trois centres d’absorption des nouveaux immigrants à Ra’anana, Kiryat Yam et Beersheva.

Une solution pragmatique loin de faire l’unanimité

Natan Charansky, un ancien dissident originaire d’ex-URSS – il s’appelait alors Anatoly Charansky – a salué cette solution pragmatique, estimant que si le problème des conversions devait être résolu par une loi passée à la Knesseth ou par un arrêt de la Cour suprême, cela créerait un profond fossé dans la société israélienne et avec la diaspora juive à l’étranger (au sein de laquelle les orthodoxes sont très minoritaires). Reste que les orthodoxes représentés au sein de l’Institut ne font pas partie de l’aile la plus radicale des juifs orthodoxes et ne représentent pour l’instant qu’eux-mêmes. Il n’est pas du tout sûr que la majorité des orthodoxes acceptera la validité de ces cours pour les candidats à la conversion. (apic/jpost/be)

8 mars 1999 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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