Israël: Mordechai Vanunu risque à nouveau une peine d’emprisonnement

La «bête noire» d’Israël risque deux ans de prison

Jérusalem, 22 mars 2005 (Apic) Mordechai Vanunu, l’homme qui avait révélé les détails du programme nucléaire israélien, risque à nouveau l’emprisonnement, jusqu’à deux ans, après avoir été inculpé pour avoir enfreint les conditions de sa libération.

Mordechai Vanunu, converti au christianisme, âgé de 50 ans, a en effet été inculpé la semaine dernière de 21 chefs d’accusations pour avoir parlé à des journalistes étrangers et avoir essayé de quitter le territoire israélien l’an dernier afin de se rendre à Bethléem et assister aux cultes de Noël.

Selon les conditions de sa libération en avril 2004, fixée par Israël, Mordechai Vanunu, qui a passé 18 ans en prison pour avoir divulgué des secrets nucléaires à un journal britannique, a l’interdiction de parler à des journalistes étrangers et de quitter le territoire d’Israël.

Mordechai Vanunu n’a pas comparu devant le tribunal. Depuis sa libération en 2004, il vit dans un foyer de la cathédrale Saint-Georges (anglicane) à Jérusalem. «Je n’ai pas été inculpé pour avoir mis en danger la sécurité nationale mais pour ne pas avoir respecté les restrictions qui m’ont été imposées. La police ne fait que suivre la procédure. J’espère que ces restrictions seront levées», a-t-il dit aux journalistes.

Ces restrictions devraient expirer en avril. Mordechai Vanunu souhaite quitter Israël, obtenir une nationalité étrangère, enseigner l’histoire et poursuivre son combat contre les armes nucléaires.

Services secrets: au mépris des règles

Cet ancien technicien de la centrale nucléaire de Dimona est considéré en Israël comme un traître et un espion mais il compte de nombreux admirateurs hors du pays.

Des agents des services secrets israéliens avaient opéré sur territoire étranger, au mépris des règles, et enlevé Mordechai Vanunu à Rome en 1986. Il avait été emprisonné après un procès à huis clos pour avoir révélé les détails de son travail à la centrale de Dimona au journal de Londres Sunday Times.

Les détails et les photographies prises en secret sur le site ont conduit les analystes étrangers à conclure qu’Israël pouvait posséder environ 200 ogives nucléaires dans son arsenal. (apic/eni/pr)

22 mars 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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