Les chrétiens doivent être témoins de la paix que le Christ a donnée
Italie: A Cassino, Benoît XVI encourage à trouver un moyen d’enrayer la crise du chômage
Cassino, 24 mai 2009 (Apic) En visite à Cassino, au sud de Rome, le pape Benoît XVI a lancé dimanche un appel aux responsables des affaires publiques et aux entrepreneurs italiens afin qu’ils trouvent des «solutions valables» face à la crise de l’emploi. Au début de sa 14e visite pastorale en Italie, le pape a célébré la messe sur la place centrale de Cassino avant de se rendre à l’abbaye bénédictine du Mont Cassin le dimanche 24 mai.
Au cours de son homélie, Benoît XVI est ainsi particulièrement revenu sur la devise bénédictine «ora et labora et lege», qui fait référence à la vie de prière, de travail et de culture des moines dont la congrégation a été fondée par saint Benoît (480-547). Le pape, qui noté que les moines avait à coeur d’»humaniser le monde du travail», a alors confié aux fidèles qu’il savait combien la situation de nombreux ouvriers était «critique». La région de Cassino, à plus d’une centaine de kilomètres au sud de Rome, accueille plusieurs grandes industries.
La blessure du chômage
«J’exprime ma solidarité, a alors lancé le pape, à ceux qui vivent dans une précarité préoccupante, aux travailleurs inscrits au chômage ou à ceux qui ont été licenciés». «Que la blessure du chômage qui afflige ce territoire, a-t-il souhaité, entraîne les responsables des affaires publiques, les entrepreneurs et ceux qui en ont la possibilité, à rechercher, avec la contribution de tous, des solutions valables face à la crise de l’emploi, en créant de nouveaux emplois qui protègent les familles».
En Italie, et particulièrement au sud de la péninsule, le chômage a connu une forte hausse depuis début 2009. De nombreuses entreprises de Cassino, dont l’usine Fiat, sont particulièrement menacées par la crise actuelle. Le pape a également évoqué le besoin urgent de protéger la famille, mais aussi la difficulté des jeunes à trouver un travail digne qui leur permette de construire une famille. «L’Eglise ne vous abandonne pas», a alors lancé Benoît XVI, salué par des applaudissements nourris.
Devant les fidèles rassemblés sous le soleil et tous coiffés de casquettes blanches marquées «W il Papa», Benoît XVI est aussi revenu sur le sens de l’Ascension de Jésus-Christ, fêtée ce dimanche en Italie. «L’Eglise, a alors particulièrement expliqué le souverain pontife, n’est pas chargée de préparer le retour d’un Jésus ’absent’, mais, au contraire, elle vit et elle oeuvre afin de proclamer la ’présence glorieuse’ de façon historique et essentielle».
Une terre chargée d’histoire
Par ailleurs, le pape a évoqué les moments de grande souffrance traversés par «cette terre chargée d’histoire», en référence aux épisodes violents survenus durant la Seconde Guerre mondiale à Cassino. Durant des mois, en 1944, il fallut aux Alliés quatre opérations militaires sanglantes pour enfin arriver à percer la «ligne Gustav» et à s’emparer du Monte Cassino et de son monastère, et ainsi ouvrir la route de Rome. La hauteur sur laquelle se trouvait le monastère (435 mètres) était la clé du dispositif de défense allemand. A l’aube du 18 mai 1944, la colline du monastère était prise par des éléments polonais et bataille de Monte Cassino était enfin terminée.
Le 24 mai, en fin d’après-midi, Benoît XVI devait se rendre au cimetière militaire polonais de Cassino pour y prononcer une «prière pour les victimes de toutes les guerres et de tous les pays». Le pape était arrivé de Rome en hélicoptère à Cassino, aux pieds du Mont Cassin, salué à son arrivée par plusieurs coups de canon. Puis, sur la place qui portera désormais son nom au coeur de Cassino, Benoît XVI avait été accueilli par des milliers de fidèles au son de l’hymne pontifical chanté par un choeur avant de recevoir les salutations du maire de la ville.
Après cette messe, le pape s’est rendu brièvement à la «Maison de la charité» de Cassino afin de bénir et inaugurer cette nouvelle structure chargée de l’accueil de personnes en difficulté avant de rejoindre l’abbaye du Mont Cassin. (apic/imedia/ami/be)