Le pape condamne la violence dans le monde du football

Italie: Après la mort d’un policier italien à Catane au terme d’un match de football

Rome, 5 février 2007 Le pape Benoît XVI a fermement condamné «la violence qui entache le monde du football» dans un télégramme envoyé le 5 février 2007 à l’occasion des obsèques du policier tué trois jours plus tôt lors d’affrontements avec des supporters, à Catane, en Sicile.

Alors que les rencontres des différents championnats italiens sont provisoirement suspendus, le quotidien du Saint-Siège et le cardinal secrétaire d’Etat ont appelé à des sanctions plus sévères pour mettre fin à la violence dans le monde du football italien.

Dans un télégramme envoyé au nom de Benoît XVI à l’archevêque de Catane, le cardinal secrétaire d’Etat, Tarcisio Bertone, a indiqué que le pape, informé du «tragique assassinat» du policier, réaffirmait «sa ferme condamnation de tout geste de violence qui entache le monde du football». Benoît XVI, est-il encore précisé dans ce télégramme, «exhorte les protagonistes à promouvoir avec une plus grande détermination le respect et la légalité, en favorisant la loyauté, la solidarité et une saine compétition».

«En Italie, le football est mort hier soir, en même temps que le policier tué par un criminel passé pour un supporter», écrit pour sa part L’Osservatore Romano dans son édition du 3 février, datée du lendemain. Le quotidien du Saint-Siège a aussi fustigé un sport «tenu en otage par des délinquants», dont certains sont «des assassins».

L’événement survenu à Catane, selon le journal, est «la dernière partie d’une agonie qui durait depuis plusieurs années». Une semaine plus tôt, note le quotidien, «un signe tragique et évident» avait été l’assassinat par deux footballeurs du responsable d’une équipe amateur de Calabre. Selon L’Osservatore Romano, «le titre de ’Champions du monde’ qui avait fait rêver des millions d’Italiens n’est aujourd’hui que du chiffon», en référence à la victoire de l’Italie en coupe du monde en juillet 2006.

Minute de silence

Après les images de «bataille» de Catane, qui ressemblait plutôt «à Beyrouth ou à Bagdad», le quotidien du Saint-Siège invite le monde politique italien à avoir «le courage de mesures encore plus sévères que celles qui sont en vigueur», «sans aucune indulgence», pour faire cesser la violence dans les stades. L’Osservatore Romano a également invité l’Italie à «arrêter les championnats pour un an».

Passionné de football, le cardinal Tarcisio Bertone a affirmé quant à lui que l’arrêt des championnats dans la péninsule pendant une journée «ne suffit absolument pas». Le secrétaire d’Etat du Saint-Siège a aussi jugé nécessaire «une éducation au respect mutuel», un apprentissage «fondamental» qui vaut «aussi pour les adultes». Le cardinal a enfin indiqué qu’une minute de silence serait observée le 24 février prochain, au premier jour du tournoi de football réservé aux prêtres et aux séminaristes des collèges pontificaux. Il n’a pas annoncé, cependant, la suspension de cette nouvelle compétition, la ’Clericus cup’.

Dans la soirée du 2 février 2007, à Catane (Italie), des affrontements entre les forces de l’ordre et des supporters en marge du derby sicilien ont provoqué la mort du policier Filippo Raciti. Ces violences ont aussi entraîné quelque 70 hospitalisations pour des blessures légères et 14 arrestations parmi les supporters de Catane, dont neuf mineurs. Devant l’émotion suscitée par les images de guérilla urbaine et la mort d’un policier, le commissaire extraordinaire de la Fédération italienne de football a provisoirement suspendu les championnats la péninsule. (apic/imedia/ami/pr)

5 février 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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