Jean Paul II présent au concert de Bob Dylan
Italie: Clôture du Congrès eucharistique en présence du pape
Comme un goût des JMJ de Paris
Bologne, 28 septembre 1997 (APIC) Le pape Jean Paul II a présidé dimanche la messe de clôture du 23e Congrès eucharistique italien tenu à Bologne. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont assisté à cette cérémonie célébrée en plein air. Le samedi, Jean Paul II avait béatifié un prêtre italien du XVIII siècle, avant de participer, le soir, en présence de plus de 300’000, à un concert avec de nombreuses vedettes, dont le chanteur Bob Dylan.
Devant une foule estimée à 400’00 personnes, et devant plusieurs centaines d’évêques, le pape Jean Paul II a célébré dimanche matin la messe de clôture du Congrès eucharistique national italien. Ce sera la dernière grande assemblée de l’Eglise en Italie avant l’an 2000 et le pape a voulu mettre l’Eglise d’Italie sur orbite pour le IIIe millénaire. Il a en effet vu dans ce Congrès comme un rassemblement de l’Eglise, comme un nouveau sénacle où se célèbre le mystère de la foi à la fin d’un siècle meurtrier, a-t-il dit, et qui a sacrifié des millions de vies humaines.
Le seul qui, dans la marche des siècle, a échappé à cette marche vers la mort, c’est le Christ, a encore déclaré le pape. Et il a promis la vie éternelle. «Il a déjà tenu ses promesses pour sa mère, il le fera pour qui croit en Lui», a-t-il dit. Le pape a alors affirmé sa foi dans la vie éternelle reçue dans l’Eucharistie. «Nous sommes maintenus en vie par cette boisson et par cette nourriture eucharistique». Interrompant les applaudissements à l’énoncé de cette phrase, le pape a sais l’occasion pour demander qu’on applaudisse le Christ: vivant dans tout le Congrès.
Retour au samedi
Lors de la messe de béatification, le pape a demandé aux prêtres de condamner le vice mais d’être «miséricordieux» à l’égard des pécheurs. Ce message a été interprété comme une réponse de Jean Paul II aux critiques de certains milieux catholiques sur la venue de Bob Dylan à Bologne pour y donner concert en présence du pape.
La messe de béatification de l’abbé Bartolomeo Dal Monte, originaire de Bologne, a été célébrée en présence de plusieurs dizaines de milliers de fidèles, principalement des jeunes, sur la Place de la ville. Celle-ci avait été décorée pour l’occasion de tapis bariolés et de drapeaux du Moyen-Age.
A moins de 10 jours de son nouveau voyage à Rio, au Brésil, le pape a monté avec une certaine peine l’escalier menant à l’autel installé sur une haute estrade devant la cathédrale. Durant la messe de béatification, Jean Paul II a invité les fidèles et les prêtres à suivre l’exemple de l’abbé Bartolomeo Dal Monte. Selon lui, ce dernier a été missionnaire dans son propre pays. «Il a su stigmatiser le péché» et «se montrer miséricordieux à l’égard des pécheurs».
Comme une veillée de prière
Les jeunes qui avaient été nombreux à participer à la cérémonie de béatification ont été bien plus nombreux encore le soir pour assister au concert. Avec de nombreuses vedettes italiennes, dont Lucio Dalla, Adriano Celestano et le chanteur aveugle Andrea Boccelli, ainsi que le pianiste français de jazz Michel Petrucciani. Sans compter Bobo Dylan. Le concert, baptisé «Jésus live superstar», a été diffusé en mondiovision. Les organisateurs ont expliqué qu’il devait être considéré comme une veillée de prière.
L’Eglise italienne a investi toute son énergie dans ce Congrès eucharistique. Celui-ci est destiné à promouvoir une nouvelle unité catholique, a-t-il dit.
Avec la rencontre des jeunes et de «leur musique», il y avait sur Bologne comme un parfum de Journées mondiales de la jeunesse. Concentré, le pape a assisté à une partie du concert d’une estrade installée sur la scène en plein air.
Jean Paul II a salué les musiciens, parmi lesquels la chorale noire des Harlem Gospel Singers, qui a interprété un chant gospel, «Amen», avec une grand débauche d’énergie. S’adressant ensuite à la foule, le pape Jean Paul II s’est référé à un classique de Bob Dylan: «Blowing in the Wind» (»Soufflant dans le vent»).
La réponse, a-t-il commenté en substance, se trouve en effet en soufflant dans le vent, «le vent qui est le souffle et la vie de l’Esprit Saint, la voix qui appelle et dit «Viens!»
«Vous m’avez demandé: «Combien de routes un homme doit-il faire avant de devenir un homme», a-t-il poursuivi, faisant toujours allusion à la chanson du chanteur. «Je vous réponds: Une! Il n’y a qu’une route pour l’homme et c’est le Christ, qui a dit ’je suis la Vie’».
Quelques secondes plus tard, Bob Dylan, réchappé d’une maladie grave cet été, a chanté «Knocking on Heaven’s Door» (»Frappant à la porte du paradis»).
Puis, après avoir interprété «Hard Rain», Bob Dylan a abandonné son chapeau blanc de cowboy et a grimpé les marches jusqu’à l’estrade papale. Le pape s’est alors levé à sa rencontre et les deux hommes se sont serré les mains, le chanteur inclinant légèrement la tête. Jean Paul II s’est alors retiré après avoir remercié la foule. (apic/imed/pr)