On compte 300 exorcistes dans le pays
Italie: L’Eglise italienne encourage la collaboration entre exorcistes et psychiatres
Gênes, 13 février 2004 (Apic) L’archevêque de Gênes, le cardinal Tarcisio Bertone, a demandé à une commission composée de trois prêtres et de trois médecins – un neurologue, un psychiatre et un psychologue – d’assurer le suivi médical et spirituel «des cas» de possession démoniaque qui se présenteront auprès des prêtres du diocèse. On compte 300 exorcistes dans le pays
Suite à la mort d’Eugenio Ferrarotti, ancien exorciste du diocèse Gênes, la curie a confié à un groupe de six professionnels la prise en charge des personnes demandant à être exorcisées, a indiqué le «Corriere della Sera», en date du 12 février 2004.
«Un groupe de travail se consacrera aux situations limites entre le spirituel et les problèmes plus profonds. S’il est nécessaire, il pourra faire appel à l’exorcisme», a expliqué le cardinal Tarcisio Bertone dans la sacristie de la cathédrale Saint Laurent de Gênes, suite à la bénédiction des malades et des infirmiers du 11 février 2004. «Avec l’aide des sciences humaines, nous devons discerner ce dont il s’agit, cas par cas, l’exorciste n’intervenant que dans le cas d’un fait humainement inexplicable et d’une éventuelle possession», a-t-il ajouté.
La collaboration entre exorcistes et psychiatres, suggérée par les directives officielles, est désormais pratiquée partout en Italie, peut-on lire dans le quotidien italien. En revanche, si des commissions de prêtres et de médecins chargées d’un tri au préalable existent à Turin ou à La Spezia, elle sont encore rares dans le pays, y est-il également affirmé.
Cependant, les diocèses italiens, comme ceux de Rome ou de Milan, veillent de plus en plus à la collaboration entre les mondes de la santé psychique et spirituelle. «Je n’accepte personne se présentant sans ordonnance clinique», affirme pour sa part le père Gabriele Amorth, l’exorciste le plus connu de la péninsule. «La consultation médicale est indispensable pour savoir si quelqu’un est capable de supporter l’exorcisme; elle est également utile au cours et à la fin de la cure», explique encore l’auteur de l’ouvrage «Exorciste et psychiatre».
Consultation préalable
«Dans la consultation préalable, il s’agit de vérifier si les troubles dénoncés par le demandeur résultent d’une «pathologie des psychés», auquel cas solvable par traitement clinique», explique un psychiatre de Turin, Salvatore Di Salvo, qui collabore avec les exorcistes de son diocèse. Au cours du traitement – l’exorcisme peut durer des mois comme des années – la contribution du médecin est nécessaire «dans les nombreuses situations où troubles psychiques et présences maléfiques sont manifestes», explique le psychiatre Salvatore Di Salvo. Quant à la phase post-exorciste, l’aide du psychiatre peut y aider le patient à « retrouver ses forces psychosomatiques annihilées », affirme un psychiatre de Bergame, Simone Morabito.
Nombreuses demandes
Le nombre de fidèles faisant appel à la pratique d’exorcisme est très élevé en Italie. Si le cardinal Tarcisio Bertone avoue avoir «des difficultés à parler du diable au sein de l’Eglise», il en existe «des signes palpables», affirme-t-il. «Il suffit de penser aux différentes formes de satanisme présentes en Italie. La possession n’est pas une fiction. Quand j’étais à Rome, j’ai eu des contacts avec des exorcistes qui m’ont fait connaître des situations impressionnantes», ajoute-t-il.
En Italie, le nombre d’exorcistes – toujours des prêtres dont la charge est confiée par l’évêque de leur diocèse – est de 300. (apic/imedia/pr)