L’auteur de l’attentat contre le pape enfermé en Turquie

Italie: Le pape exprime sa satisfaction à l’annonce de la libération du Turc Ali Agca

Rome, 14 juin 2000 (APIC) Le pape Jean Paul II a exprimé mercredi sa satisfaction à l’annonce de la libération de Mehmet Ali Agca, gracié mardi par le président de la République italienne Carlo Azeglio Ciampi. Libéré après 19 ans et un mois dans les prisons italiennes pour l’attentat commis contre Jean Paul II en mai 1981 Place Saint-Pierre, Ali Agca a cependant été extradé vers la Turquie. Il est arrivé mercredi matin à Istanbul pour y être à nouveau incarcéré.

«La concession de la grâce, survenue durant la célébration du Jubilé, rend encore plus intense la satisfaction personnelle du Saint-Père», a déclaré mardi le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Joaquin Navarro-Valls. Le pape Jean Paul II avait déjà accordé publiquement son pardon, le dimanche suivant l’attentat, depuis son lit, à l’Hôpital Gemelli. Le pape avait en outre rendu visite à Ali Agça dans sa prison, en 1983.

Le Turc Mehmet Ali Agca, extradé d’Italie vers la Turquie après avoir été gracié mardi pour son attentat manqué contre le Pape en 1981, est en effet arrivé tôt mercredi matin à Istanbul où il a été placé dans une prison de haute sécurité. L’auteur de l’attentat contre le pape avait auparavant été condamné à mort en Turquie par contumace en 1980 pour le meurtre, en 1979, d’Abdi Ipekci, rédacteur en chef du quotidien turc «Milliyet». Il bénéficie cependant d’un amendement à la loi anti-terroriste adopté en 1991 commuant les peines de mort pour des crimes commis avant cette date en dix ans de réclusion qu’il devra à présent purger en Turquie.

Militant de l’organisation de jeunesse d’extrême droite des Loups Gris, lié au parti de l’Action nationaliste (MHP), aujourd’hui membre de la coalition gouvernementale, Ali Agca, 42 ans, avait entamé sa «carrière» de criminel à la fin des années 1970, les années sombres ayant précédé le coup d’état militaire de 1980, où la violence d’extrême droite et d’extrême gauche se déchaînait en Turquie.

«C’est un rêve», a pour sa part commenté Ali Agça à l’annonce de sa libération, depuis sa prison, à Ancône. «Je remercie le pape, le Vatican, le président Ciampi». (apic/zn/ag/pr)

14 juin 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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