Benoît XVI salue à Savone le pape qui a tenu tête à Napoléon
Italie: Le pape invite les fidèles à affronter les défis du monde sans céder aux compromis
Savone, 18 mai 2008 (Apic) Le pape a invité le 17 mai les fidèles à affronter les défis du monde sans céder aux compromis. Benoît XVI rendait ainsi hommage samedi à Pie VII, le pape qui a tenu tête à Napoléon Ier, lors d’une visite à Savone. C’est dans cette cité du nord-ouest de l’Italie que ce pontife qui régna sur l’Eglise au début du 19e siècle avait été placé en résidence surveillée par l’empereur de Français.
A l’exemple du pape Pie VII (1800-1823) qui a fait preuve d’une «fermeté sereine» face à Napoléon Bonaparte qui l’avait assigné en résidence surveillée à Savone, Benoît XVI a invité les fidèles à «affronter les défis du monde (.) sans jamais céder aux compromis». C’est ce qu’il a souligné lors de la messe qu’il a présidée à Savone, en Ligurie, le 17 mai 2008, à l’occasion de sa 9e visite pastorale en Italie, qui l’a mené de Savone à Gênes, les 17 et 18 mai.
Benoît XVI a ainsi souhaité renouveler l’expression de la reconnaissance du Saint-Siège et de toute l’Eglise «pour la foi, l’amour et le courage» avec lequel les habitants de Savone ont soutenu le pape durant la période où il vécut dans cette ville en résidence surveillée imposée par Napoléon Bonaparte.
Napoléon excommunié
En 1809, cinq ans après son sacre par le pape Pie VII, le 2 décembre 1804, Napoléon Bonaparte annexe les Etats pontificaux. Le 10 juin 1809, le pape excommunie Napoléon Bonaparte. Un mois plus tard, Pie VII est arrêté et conduit par les troupes françaises à Savone. Assigné en résidence surveillée à Savone puis à Fontainebleau, en France, où le pape prisonnier durant 5 ans est contraint à signer un concordat en 1813. Il lui faut attendre la chute de Napoléon pour pouvoir rentrer à Rome en 1814.
Dans son homélie, Benoît XVI a ainsi évoqué cette page obscure de l’histoire de l’Europe qui nous enseigne aujourd’hui «le courage d’affronter les défis du monde: matérialisme, relativisme, laïcisme, sans jamais céder aux compromis, disposés à payer de sa personne afin de rester fidèles au Seigneur et à son Eglise».
«L’exemple de fermeté sereine donné par le pape Pie VII nous invite à conserver inaltérée notre confiance en Dieu dans les épreuves, conscients que celui-ci, s’il permet pour son Eglise des moments difficiles, ne l’abandonne jamais», a ajouté le pape. Devant les quelque 20’000 fidèles réunis sur la «Piazza del Popolo» de Savone, le pape a également mis en avant l’importance de la prière personnelle, familiale et communautaire.
Il a alors invité les jeunes familles à ne pas avoir peur d’expérimenter, dès les premières années de mariage, un style simple de prière domestique, favorisé par la présence des petits enfants, très enclins à se tourner spontanément vers le Seigneur et la Vierge.
Le pape s’est enfin adressé aux jeunes. «Suivre le Christ comporte toujours le courage d’aller à contre-courant», a-t-il affirmé. «Mais cela en vaut la peine: c’est la voie de la réalisation personnelle véritable et donc du vrai bonheur». Auparavant, à 17h, le pape s’était rendu au sanctuaire de la Miséricorde, près de Savone, se recueillant un quart d’heure en privé dans ce sanctuaire construit après les apparitions de la Vierge à un paysan, Antonio Botta, en 1536.
Devant la statue de la Vierge de la Miséricorde, couronnée par son prédécesseur Pie VII en 1815, le pape a déposé une Rose d’or. Une tradition qui remonte au 11e siècle, lorsque le pape faisait remettre annuellement une Rose d’or à un roi ou à un prince. Depuis le 18e siècle, l’usage est de l’offrir à une souveraine catholique ou à un sanctuaire.
A l’issue de la messe, célébrée à 17h45 à Savone, le pape a rejoint en papamobile l’évêché où il a souhaité visiter les appartements où Pie VII fut emprisonné par Napoléon Bonaparte. Benoît XVI a ensuite rejoint Gênes, capitale de la Ligurie, où a poursuivi sa visite pastorale dimanche 18 mai 2008. (apic/imedia/ms/be)




