Italie: Une revue jésuite dénonce le «terrorisme psychologique» pour faire passer l’euthanasie

Non à la loi sur la «bonne mort»

Rome, 18 février 2001 (APIC) La revue des Jésuites italiens «La Civiltà Cattolica» dénonce le «terrorisme psychologique» utilisé pour faire passer l’idée de l’euthanasie en Italie, y compris en discréditant qui s’y oppose. L’article intitulé «L’euthanasie aussi en Italie» est dû à la plume du Père Giuseppe De Rosa. Mais si la loi néerlandaise a déchaîné le débat, c’est aussi des Pays-Bas que vient aujourd’hui une lumière nouvelle avec un projet présenté à Strasbourg.

Pour le Père De Rosa, les articles publiés dans la presse italienne constituent «une forme de pression sur l’opinion publique pour la convaincre de légaliser aussi en Italie la loi ’d’aide à la mort’». Se référant au document publié par l’Académie pontificale pour la Vie du 9 décembre 2000, il affirme à son tour que les demandes de mort sont en fait des demandes d’attention et des appels au secours.

Le Père De Rosa invite les catholiques à redire clairement «non» à la loi sur la soit disant «bonne mort», un non qui naît de considérations d’ordre naturel et religieux et se fonde sur les principes du respect de la vie et de la personne.

Solution dans les soins palliatifs

Dans son article, le jésuite souligne que l’Eglise n’est pas favorable à l’acharnement thérapeutique, et exige même pour alléger les souffrances, le recours aux soins palliatifs et aux analgésiques. «L’assistance, écrit la revue, est donc la voie royale pour empêcher le recours à l’euthanasie»: une assistance pour que le malade ne se sente pas «de trop», et ne tombe pas dans le désespoir qui conduit à la demande de mort.

«La vraie dignité de l’homme, affirme l’article, est d’accepter courageusement la condition humaine, laquelle comporte la souffrance et la mort… Et pour un chrétien, la souffrance n’est jamais dépourvue de sens».

Favoriser la thérapie de la douleur

Le journal «L’Avvenire», pour sa part, annonce l’initiative de la députée européenne néerlandaise Maria Martens (Parti populaire européen), qui met en garde contre les dangers des lois permettant l’euthanasie active, en particulier pour les «personnes socialement vulnérables». La députée a présenté sa position le 14 février à Strasbourg au cours d’une réunion de parlementaires de diverses tendances politiques. Son document, qui s’appuie sur la «Convention européenne pour la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales», s’interroge sur la possibilité de contrôler effectivement les pratiques. Il souligne que certains malades ne sont plus en mesure de dire leur volonté et s’interroge sur le sort des enfants entre 12 et 16 ans, que certains veulent dispenser de l’autorisation parentale.

Le document insiste que le fait que «la dignité humaine est mieux protégée par une amélioration continue et une plus grande disponibilité des médicaments et des soins appropriés». Il demande en outre que les Etats de l’Union européenne «s’engagent à améliorer la formation du personnel médical dans le secteur de la thérapie de la douleur et à intensifier les financements dans le domaine de la thérapie de la douleur et d’autres thérapies adéquates dans les systèmes sanitaires nationaux pour les malades en phase terminale et pour les mourants». (apic/zn/bb)

18 février 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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