«Itinéraires casadéens de Suisse romande»

Grandson: Publication d’un guide des sites romands liés à l’abbaye de la Chaise-Dieu

Grandson, 16 mai 2011 (Apic) Les seize sites de Suisse romande liés à l’abbaye auvergnate de la Chaise-Dieu sont désormais réunis dans un guide. Une nouvelle brochure intitulée «Itinéraires casadéens de Suisse romande»vient de sortir de presse. Ce guide de 24 pages richement illustré présente un pan méconnu du patrimoine religieux et monastique de Suisse romande. Il permet de redécouvrir ces sites neuchâtelois et vaudois, au travers de leur histoire et de leur architecture.

Le réseau casadéen, c’est-à-dire lié à l’abbaye de la Chaise-Dieu (Casa Dei) en Auvergne, s’est constitué en 2001. Grandson y a adhéré en 2008. La brochure qui met en valeur le destin commun des vals de Travers et de Ruz, dans le canton de Neuchâtel et des terroirs de Grandson, dans le canton de Vaud, est la première réalisation des membres grandsonnois de ce réseau.

Pour les auteurs de la brochure, le passé religieux peut encore surprendre le curieux du XXIe siècle : enthousiasme, trahison, opportunisme, révolution, fanatisme, concurrence, générosité, relations internationales, progrès… La grande et la petite histoire se mêlent et ce coin de pays jurassien participe activement à la construction de l’Europe médiévale.

Tout commença par une dispute entre deux puissantes abbayes, Cluny en Bourgogne, et la Chaise-Dieu, en Auvergne, à propos de la possession d’un lointain et très ancien monastère niché dans le vallon jurassien de Vautravers (Val de Travers). Ce prieuré a donné son nom au village qui s’est construit autour de lui : Môtiers.

La querelle fut arbitrée par le pape en 1107 : La Chaise-Dieu gagna Môtiers et toutes ses dépendances : St-Sulpice, Buttes, Travers, Engollon, Boudevilliers, Fontaines et Cernier, dans le canton de Neuchâtel.

De l’autre côté du Chasseron, une puissante famille s’était installée au bord du lac de Neuchâtel. Les seigneurs de Grandson décidèrent, vers 1120, d’établir un prieuré bénédictin à proximité de leur château. Quand il s’agit de placer ce prieuré sous la direction d’une abbaye, les intérêts politiques de la seigneurie firent pencher la balance en faveur de la Chaise-Dieu.

La famille de Grandson étant alors très puissante, le prieuré du bord du lac prit le pas sur celui de Môtiers et reçut de celui-ci les églises de Giez, Montagny, Vugelles, Fiez, Champagne et Concise, dans le canton de Vaud actuel. C’est ainsi que les trois régions partagèrent 400 ans d’histoire, jusqu’à la Réforme, sous le haut patronage d’une abbaye fièrement dressée sur les hauts-plateaux d’Auvergne.

La Chaise-Dieu ou «Casa Dei», (maison de Dieu) étendait alors son réseau sur tout le sud de l’Europe occidentale, sa puissance concurrençait celle de Cluny. Mais les guerres, les réformes, les révolutions sont passées par là, et à l’instar de Cluny, la Chaise-Dieu fut désaffectée, en partie détruite, et tomba dans l’oubli.

Des relations renouées dans les années 70

Dans les années 1970, le pasteur de Grandson reprit contact avec le curé de la Chaise-Dieu et un groupe de passionnés commença à retisser les liens rompus. En 2001, à l’initiative du maire de la Chaise-Dieu, a été crée le «Réseau européen des sites casadéens» dont l’objectif est de mettre en relation les localités qui à travers la France, l’Italie, l’Espagne, la Belgique et la Suisse, furent liées à un moment ou un autre de leur histoire à l’abbaye-mère auvergnate. En 2008, la commune de Grandson a adhéré à ce réseau et mis sur pied un groupe de travail chargé d’entretenir ces relations. (apic/com/mp)

16 mai 2011 | 11:12
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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