«J’ai été victime d’un pillage sur mon compte e-mail»
Rome: La controversée Francesca Chaouqui se livre dans la presse italienne
Rome, 18 septembre 2013 (Apic) Francesca Chaouqui, dont la nomination au sein de la commission d’enquête pour la réorganisation des services économico-administratifs du Saint-Siège a donné lieu à de nombreuses interrogations dans la presse cet été, se confie à plusieurs hebdomadaires italiens. L’Italo-égyptienne de 31 ans dénonce la diffusion de photomontages la représentant et affirme avoir été victime d’un pillage de son compte e-mail.
En juillet dernier, Francesca Chaouqui avait fait les choux gras de la presse italienne, du fait de sa personnalité atypique – elle est jeune et issue du milieu des relations publiques – et sur ce que les réseaux sociaux révélaient d’elle. Le Corriere della Sera avait rendu publics des tweets controversés sur l’état de santé de Benoît XVI ou la personnalité du cardinal Tarcisio Bertone, compte qu’elle a dû fermer dans la précipitation. Dans des confidences rapportées par l’hebdomadaire italien Panorama, qui consacre un long article à la jeune femme dans son édition datée du 19 septembre 2013, Francesca Chaouqui affirme qu’il s’agissait de photomontages, regrettant également la diffusion par la presse de photos quelque peu osées.
«J’ai été victime d’un pillage», déplore Francesca Chaouqui, dont les propos sont aussi publiés par L’Espresso dans son édition du 17 septembre: «des inconnus sont entrés sur mon compte e-mail (…) et se sont emparés de plusieurs documents». D’autres tweets faisaient état du lien direct qu’elle dit avoir avec Gianluigi Nuzzi, le journaliste qui a reçu et publié les documents volés à Benoît XVI par son majordome infidèle Paolo Gabriele.
La jeune femme aurait également été mêlée à l’affaire ›Vatileaks’ en 2012. Selon le vaticaniste Sandro Magister, elle aurait compté parmi les informateurs du quotidien italien La Repubblica, auteur de nombreuses révélations croustillantes sur le Vatican, jusqu’au moment où le substitut de la Secrétairerie d’Etat, Mgr Giovanni Angelo Becciu, a eu vent de ces pratiques et a adressé une protestation au journal.
«A partir de ce moment, la publication d’articles clairement attribuables à la source Chaouqui a en effet cessé», rapportait Sandro Magister en août dernier. C’est pourquoi, poursuivait le vaticaniste, «lorsque, le 18 juillet, on a appris que le pape avait nommé cette jeune spécialiste des relations publiques membre de la commission pour la réorganisation des administrations du Vatican, ceux qui connaissaient ses antécédents ont été absolument stupéfaits».
Proche de l’Opus Dei
Dans ses confidences publiées par L’Espresso, Francesca Chaouqui revient également sur la genèse de sa nomination au sein de la commission d’enquête pour la réorganisation des services économico-administratifs du Saint-Siège. «Un jour, je reçois un appel téléphonique de Mgr Vallejo Balda, (…) le meilleur économe que l’Eglise ait jamais eu dans le monde entier», raconte-t-elle. Le prélat lui propose d’être «candidate au comité d’information sur les dicastères économiques du Saint-Siège» et lui demande son CV. «C’est ainsi que cela se passe, et je suis nommée», explique Francesca Chaouqui, affirmant que le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, n›a été mis au courant de l’existence et de la composition de la commission qu’au moment de l’officialisation du document par lequel le pape a institué une commission d’enquête, le 18 juillet.
Par ailleurs, Francesca Chaouqui confie qu’elle se sent «proche spirituellement de l’Opus Dei», dont fait partie Mgr Vallejo Balda, et se vante de connaître un certain nombre de hauts responsables au sein du Vatican, dont le cardinal Giuseppe Bertello, président du Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican et membre du groupe des 8 cardinaux auxquels le pape a fait appel pour réformer la curie.
Six autres membres
Si la jeune Italo-égyptienne a beaucoup défrayé la chronique, les autres membres de la commission se sont faits, pour l’heure, beaucoup plus discrets. Plus largement, aucune information officielle n’a émané de la commission, qui, selon le Vatican, s’est réunie au moins une fois durant l’été. Outre Francesca Chaouqui et Mgr Vallejo Balda, la commission compte six autres membres, presque tous Européens.
Il s’agit du Maltais Joseph F.X Zahra, président de cette commission et auditeur international de la Préfecture des affaires économiques du Saint-Siège. Deux Français en font également partie: Jean-Baptiste de Franssu, au curriculum international prestigieux, président pendant plusieurs années notamment de la compagnie de gestion d’actifs Invesco, ainsi que Jean Videlaine-Sevestre. L’Espagnol Enrique Llano, qui a notamment exercé plusieurs mandats publics et privés dans le domaine de la santé, l’Allemand Jochen Messemer, issu du monde des assurances, et le Singapourien George Yeo, économiste et ancien homme politique, sont eux aussi membres de la commission. (apic/imedia/cp/bb)