Jacques Gaillot, homme de prière
Genève: L’ex-évêque d’Évreux aux «rencontres œcuméniques de Carême»
Genève, 18 mars 2010 (Apic) Dans le cadre des «rencontres œcuméniques de Carême», l’ex-évêque d’Évreux, Mgr Jacques Gaillot, a parlé mercredi soir de la prière, dans l’église de Troinex (GE). Une belle assemblée a prêté l’oreille à une méditation sereine, agrémentée de quelques anecdotes et traits d’humour.
L’» évêque SDF» (sans diocèse fixe), comme il a été présenté, réside dans une communauté de Spiritains, à Paris, non loin de la Grande mosquée où des fidèles se rendent par centaines le vendredi. Quand il a fait son service militaire en Algérie, la vue de musulmans en prière l’a marqué. «Nous avons à nous enrichir de la prière des autres », dit-il. C’est parce que les disciples ont observé Jésus en train de prier qu’ils lui ont demandé de leur apprendre à prier. « Or, lorsque je demande à des enfants s’ils ont vu quelqu’un prier, ils me répondent que non, sauf, parfois, si une grand-mère disait son chapelet».
La prière est contagieuse. «Elle fait partie du bien commun de l’humanité», dit Jacques Gaillot. «Elle élargit le cœur, rend disponible aux autres». Par exemple, en ce qui le concerne, aux familles des enfants malades du cancer dans l’hôpital proche de chez lui, aux locataires qu’on peut de nouveau expulser, la trêve hivernale venant de prendre fin, aux sans-papiers en grève… Ou à la population de Gaza (Jacques Gaillot n’en a pas parlé hier soir, il a passé en décembre-janvier derniers une semaine au Caire avec 1’300 personnes d’une quarantaine de pays pour manifester sa solidarité à cette population).
Désormais évêque de Partenia, ce diocèse d’Afrique du Nord depuis longtemps disparu, Jacques Gaillot cite ce mot de saint Augustin, «tu étais dedans, mais c’est moi qui étais dehors», pour souligner que Dieu n’est pas lointain, extérieur à nous. «Nous avons un trésor, une source cachée qui murmure en nous», dit-il. «Doit-on prier pour ses ennemis ?», l’a questionné l’un de ses auditeurs de l’église de Troinex. «Si Jésus nous dit d’aimer nos ennemis, c’est parce qu’il l’a vécu et parce que c’est possible» a répondu l’ex-évêque d’Évreux qui n’a pas manqué d’ennemis… (apic/mba/pr)