Jamaïque: le pape met en garde contre la confusion des sectes (110893)

Kingston, 11août(APIC) L’Evangile a été et reste «un fondement sûr pour

la croissance et le renouveau de la société jamaïcaine», a déclaré Jean

Paul II lors de sa visite à Kingston. Le pape, qui est arrivé mercredi au

Mexique, a plaidé en faveur d’un renforcement de la foi, mettant en garde

contre la superstition et le fondamentalisme sectaire.

Mardi, Jean Paul II a rencontré le clergé et les religieux à la cathédrale de la Trinité, avant de s’adresser aux laïcs au Collège Saint-Georges

des jésuites, puis de célébrer une messe au Stade National de Kingston.

Dans ses discours, le pape a abordé ses thèmes favoris, comme l’importance

de la formation des prêtres et des laïcs, de la famille, de la paroisse…,

autour de deux grands axes: l’héritage de l’esclavage et le renforcement de

la foi face aux sectes.

A propos d’héritage, le pape a d’abord rendu hommage aux missionnaires.

«Je désire remercier du fond du coeur ceux qui ont abandonné leurs propres

terres pour devenir hérauts de la Bonne Nouvelle ici en Jamïque». Pour cela, les fidèles des Eglises locales sont pour toujours leurs débiteurs et

devront s’en souvenir avec orgueil», a-t-il déclaré. Puis, sur le thème de

l’esclavage: «La libération complète du passé d’esclavagisme doit comprendre aussi des efforts pour guérir les profondes cicatrices laissées dans la

vie de la société. Et pour guérir et reconstruire la vie familiale, les

époux chrétiens ont un témoignage fondamental à offrir. Ces maîtres de foi

et de vertu pour leurs propres enfants que sont les parents chrétiens indiquent la voie que la génération suivante devra entreprendre.»

Bref, l’Evangile doit permettre de briser toutes les chaînes, celles

d’hier et celles d’aujourd’hui: en dépit des obstacles et des erreurs humaines, l’Evangile a été hier «une indéflectible source de lumière et

d’espérance pour des générations de Jamaïcains», et il reste aujourd’hui

«un fondement sûr pour la croissance et le renouveau de la société jamaïcaine». Et le pape d’exhorter les chrétiens au témoignage: «Il est temps

maintenant que les chrétiens de l’île s’appliquent pour garantir que les

principes qui guident la vie politique, sociale et économique soient conformes à la loi de Dieu et à l’Evangile»; et qu’ils s’appliquent à promouvoir l’émancipation des Jamaïcains qui «n’ont pas encore tous rejoint un

niveau de participation dans la société qui soit digne d’hommes et de femmes libres».

Le thème du renforcement de la foi a été abordé devant les séminaristes,

mais également devant les diacres, les conseillers évangéliques et les catéchistes. «Comme dans beaucoup d’endroits dans le monde, a constaté le pape, l’Eglise en Jamaïque est confrontée à des formes de superstition et de

fondamentalisme sectaire, forces contraires à la foi et à la dévotion des

catholiques». C’est pourquoi «les fidèles chrétiens ont besoin d’une solide

formation dans la doctrine chrétienne pour ne pas donner facilement prise à

la confusion et aux faux enseignements ou s’éloigner de l’Eglise».

Comme à chacune de ses visites pastorales, Jean Paul II a mis en garde

contre les nouvelles chaînes, en interpellant notamment les jeunes réunis

au Collège Saint-Georges: «… Serez-vous forts et généreux pour le Christ?

Refusez d’entrer par la porte large, qui conduit à la voie de l’indulgence

pour soi-même, au crime, au cynisme et à la fuite des responsabilités.

L’abus d’alcool et de drogue et un mauvais comportement dans les relations

sexuelles ne doivent pas avoir de place dans votre vie!»

Dans un pays où les catholiques ne représentent qu’une petite minorité

et où la concurrence religieuse est rude, Jean Paul II n’a pas hésité à saluer l’action du Conseil jamaïcain des Eglises et de la Conférence caraïbe

des Eglises et à mettre les fidèles en garde contre l’isolement. Il a mis

aussi en garde contre «la tentation de l’activisme unilatéral», sans quoi

«l’oecuménisme pourrait bien rapidement n’être guidée que par des motifs

politiques et devenir une barrière et non une aide pour l’unité». Il a

averti enfin que «nous ne pourrons jamais nous contenter de formes imparfaites de communion dans la foi et dans la vie sacramentelle». (apic/cipcb)

11 août 1993 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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