Japon, le schisme aux portes du mouvement Soka Gakkai (170791)

Paris, 17juillet(APIC) Le soka Gakkai, bras séculier de la secte bouddhiste Nichiren Shoshu, va Probablement se séparer de celle-ci. Depuis un

quelques temps, une lutte s’est engagée pour le contrôle de la plus puissante organisation religieuse du Japon. Accusé de vouloir créer sa propre

religion séparée de la secte Nichiren, M. Daisaku Ikeda, leader charismatique du Soka Gakkai, pourrait être «excommunié».

A l’origine de cette polémique, l’accusation des dirigeants du Soka Gakkai qui estiment que les prêtres de la secte Nichiren cherchent à imposer

leur pouvoir au mouvement laïc. «Auparavant, il y avait harmonie et coopération entre clergé et laïcat. Ils veulent éliminer Ikeda et détruire le

Soka Gakkai», a déclaré Isao Nozaki, vice-président du mouvement. De son

côté, un prêtre de la secte Nichiren qui s’est exprimé en son nom personnel

a estimé que M. Ikeda essaye depuis longtemps de se débarrasser des prêtres

de Nichiren Shoshu pour créer sa propre religion.

Le schisme risque de provoquer le départ de beaucoup de membres du Soka

Gakkai qui veulent rester fidèles au bouddhisme Nichiren. 20’000 membres

auraient déjà donné leur démission et 100’000 seraient devenus inactifs.

En tout cela, c’est le parti «Komei», deuxième formation de l’opposition, qui risque d’être le grand perdant. Emanation politique du Soka Gakkai, ce parti a toujours fondé ses campagne sur la capacité de mobilisation

des branches locales du mouvement. Ce faisant, il risque de souffrir

assez de l’éventuel affaiblissement de ce mouvement.

Cependant, bien des observateurs s’accordent pour dire que ce départ ne

portera atteinte à la secte qui reste la formation religieuse japonaise la

plus importante, la plus prospère et la plus influente sur la scène politique.

Le Soka Gakkai ou «société pour la création de valeurs» a été fondé en

1930 par Tsunesaburo Makiguchi, qui mourut en prison en 1942. Le mouvement

revendique aujourd’hui 13 millions de fidèles au Japon et 1’260’000 dans

115 pays, dont 600’000 en Corée du Sud, 400’000 à Hongkong et 100’000 aux

philippines. Le soka Gakkai ne parle jamais de ses finances, mais on estime

que ses propriétés immobilières seules atteignent la valeur de 14 milliards

de dollars américains. Le mouvement a été évoqué dans le passé à propos de

plusieurs scandales financiers. Il a aussi été accusé de fraude fiscale.

(apic/eda/sjb).

17 juillet 1991 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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