Entre 10 et 20% de Japonais appartiennent à des sectes

Japon: les sectes ont la cote (080591)

Tokyo, 8mai(APIC) Japon: les sectes ont la cote (080591)

ou cultes qualifiés de «nouvelles religions». Certaines de ces sectes trouvent leur origine dans le shintoïsme ou le bouddhisme, mais d’autres n’ont

pas de lien apparent avec les religions connues. Les jeunes sont les plus

touchés par ce phénomène. C’est ce qui ressort d’une enquête reprise par le

«Japan Christian Quarterly’, une revue protestante de Tokyo. Les analystes

qui s’y expriment n’hésitent pas à parler de «renaissance de la magie et de

l’occultisme», ou de «retour du religieux».

Quelques-unes de ces «nouvelles religions» ont un déclin rapide. Elles

sont remplacées par d’autres qui connaissent une croissance spectaculaire.

C’est ainsi que le «Tenrikyo» (religion de «la sagesse divine»), fondé en

1838, a vu le nombre de ses fidèles diminuer de 25% entre 1958 et 1989,

passant de 2’350’000 à 1’700’000. Mais le «Soka Gakkaï» (société créatrice

de valeurs) a, en revanche, connu une croissance de 76% durant la même période et compte aujourd’hui 17’600’000 fidèles à travers le Japon. Le «Soka

Gakkaï» fait partie de la branche bouddhiste «Nichiren».

Dans le groupe «Omoto» (grande origine), c’est la secte «Seicho no le»

qui a connu le déclin le plus rapide puisqu’elle a perdu 44% de ses adhérents depuis 1958. Dans le même temps les fidèles de «P.L. Kyodan» (organisme de croissance) ont augmenté de 237%. Parmi les sectes les plus récentes,

«Agonshu» (religion de l’Agon sutra), créée en 1978, compte déjà plus de

200’000 disciples.

Nishiyma Shigeru, professeur de sociologie à l’Université de Tokyo,

estime que le succès de ces sectes s’explique par un état de manque créé

chez certains individus par la pauvreté ou la maladie. Alors que d’autres

spécialistes de la question pensent que ce phénomène est une «bonne nouvelle» et qu’il signifie qu’il y a encore dans la population japonaise un intérêt réel pour la religion en dépit du matérialisme rampant et de l’hédonisme de la société. (apic/eda/pr)

8 mai 1991 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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