Jean Paul II à Bologne (070688)
Bologne, 7 juin (APIC/CIP) A Bologne, Jean Paul II a rencontré les
autorités académiques et les professeurs de l’Université. Il a rappelé le
prestigieux passe de l’institution.
L’Université de Bologne est née à une époque ou se faisait sentir
l’exigence d’une unité politique et spirituelle des peuples, une exigence à
laquelle le christianisme a su répondre, a dit le pape, en proposant une
vérité une et unifiante et en affirmant la dignité de la raison comme composante indispensable de l’acte de foi. C’est au service de cette même
exigence d’unité que se sont posées les Universités, qui s’ouvrirent à la
société tout entière, et non plus seulement aux individus ou aux communautés religieuses.
Après avoir présenté Bologne comme point de rencontre de différents courants culturels, Jean Paul II a souligné que l’Université est confrontée
aujourd’hui à une tâche analogue, en affirmant universellement une «culture
de la solidarité», à un moment ou prévalent la raison, l’aspiration à la
justice et une méthode de confrontation libre et respectueuse des idées.
A ce sujet, le pape a mis en garde contre «une fragmentation de la connaissance», qui est la conséquence d’une spécialisation trop étroite, et
plaidé pour un nouvel humanisme qui favorise le dialogue et des recherches
communes.
Rencontrant ensuite les étudiants universitaires Place San Petronio,
Jean Paul II leur a parlé de quelques dons de Dieu : celui de la jeunesse «liberté face aux préjugés et à ce qui peut provoquer la sclérose des
idées, empêchant de s’ouvrir à la vérité dans sa totalité» -, celui de la
faculté d’accéder aux sources de la connaissance, celui, enfin, de la foi,
un don «qui n’est ni étranger ni hostile au privilège de la connaissance».
La foi, a ajouté Jean Paul II, doit engendrer la culture, c’est-à-dire permettre d’affronter les problèmes et de vivre les situations en cohérence
avec sa conviction chrétienne.
Comme il l’avait fait face aux autorités académiques, le pape a mis les
jeunes en garde contre une trop grande spécialisation leur demandant de ne
pas voir l’Université uniquement en fonction de l’affirmation sociale
qu’elle permet, mais en fonction du service de la communauté humaine. Et
comme il l’avait fait également dans son précédent discours, il a attiré
l’attention sur le devoir de l’Université d’être ouverte à tous, et
notamment aux étudiants du Tiers-Monde, invitant les étudiants à la
solidarité avec les étudiants étrangers. (apic/cip/bd)