Danemark : au-delà de la levée de l’excommunication de Luther (070689)

Jean Paul II en Scandinavie

Roskilde, 7juin(APIC/CIP) Jean Paul II a seulement visité la cathédrale

luthérienne de Roskilde au Danemark mardi 6 juin en fin d’après-midi, il

n’y a en effet pas pris la parole, répondant ainsi au voeu des évêques de

l’Eglise cationale luthérienne danoise. Il s’est tout de même adressé à ces

derniers lors d’une rencontre qui avait pour cadre la résidence de l’évêque

luthérien de Roskilde.

Dans son discours, le pape a évoqué la cathédrale luthérienne de

Roskilde, qui, a-t-il dit, nous renvoie à un siècle caractérisé par «une

solide unité du christianisme», mais aussi par «la rupture de la Réforme».

Il a dit son «intime espoir que cette rencontre puisse contribuer à abattre

quelques-uns des obstacles qui nous séparent».

Jean Paul II a ensuite évoqué la série d’importants dialogues oecuméniques depuis Vatican II, en précisant que de nombreux obstacles subsistent,

dont beaucoup sont liés à la figure même de Luther et à la condamnation par

l’Eglise catholique de certaines de ses thèses. «Les résultats de son

excommunication, a poursuivi le pape, ont produit des blessures profondes

qui, plus de cinq cents ans après, ne sont pas encore cicatrisées et qui,

aujourd’hui encore, ne peuvent être guéries par un acte juridique. Une fois

que l’Eglise a compris que l’excommunication prend fin avec la mort de

celui qui l’encourt, celle-ci a été considérée comme une mesure touchant

quelqu’un tant qu’il est en vie. Ce dont nous avons surtout besoin, c’est

d’une évaluation nouvelle et commune des nombreux problèmes nés de Luther

et de son message».

Jean Paul II a rappelé que Luther était un homme profondément religieux.

Il a admis aussi que certaines de ses thèses appelant à une réforme et à

une rénovation ont trouvé un écho chez les catholiques. Ainsi, le Concile

Vatican II parle de la nécessité d’une réforme permanente et d’une

rénovation.

Le désir manifesté par les chrétiens de se remettre à l’écoute de

l’Evangile, a poursuivi le pape, «doit nous conduire à pardonner, à

renoncer à des conceptions qui sont en contradiction avec la foi. Le pape a

alors répété les paroles prononcées lors de son dernier voyage en Allemagne

: «Cessons donc de nous juger les uns et les autres». Rappelant avec Paul

que «tous ont péché», il a fait cette recommandation : «En toute honnêteté,

nous devons nous confronter, parler et en tirer les conclusions».

Il a éclairé son propos en citant le décret sur l’oecuménisme de Vatican

II : «Cependant, il n’est pas permis de considérer la ’communication in

sacris’ comme un moyen à employer sans réserve pour rétablir l’unité des

chrétiens. Une telle ’communion’ dépend surtout de deux principes : unité

de l’Eglise qu’elle doit exprimer, participation aux moyens de grâce. L’expression de l’unité empêche la plupart du temps cette ’communion». La grâce

à procurer la recommande quelques fois». (Unitatis redintegratio, n.8)

Pour Jean Paul II, «le chemin vers l’objectif désiré d’une eucharistie

commune en pleine unité dépasse les forces et les possibilités humaines».

C’est pourquoi le même décret sur l’oecuménisme de Vatican II indique en

conclusion que l’Eglise «met entièrement son espoir dans la prière du

Christ pour l’Eglise, dans l’amour du Père à notre égard et dans la

puissance du Saint-Esprit». (apic/jt/bd)

7 juin 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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