Heurts entre orthodoxes Syriens et Arméniens
Jérusalem: La violence gâche une célébration de Pâques en l’église du Saint-Sépulcre
Jérusalem, le 21 avril 1998 (APIC) Pour la deuxième année consécutive, des chrétiens orthodoxes arméniens et syriens en sont venus aux mains dans l’une des Eglises les plus connues au monde – le Saint-Sépulcre à Jérusalem – durant les célébrations orthodoxes de Pâques le week-end dernier.
Au moins une personne a été hospitalisée après avoir reçu un coup de couteau, alors que d’autres, le visage en sang, ont dû être portées hors de l’église, à la suite de violents affrontements. Les bagarres ont éclaté alors que 15 000 chrétiens orthodoxes étaient rassemblés dans l’église samedi pour célébrer la cérémonie annuelle du feu, moment spectaculaire mais désordonné et bruyant des célébrations de Pâques.
Les heurts ont alors éclaté lorsque les Arméniens ont commencé leur procession traditionnelle qui consiste à faire trois fois le tour du tombeau. Au premier tour, ils ont été interrompus par les fidèles syriens. Les membres de la police israélienne ont été obligés d’intervenir pour les séparer.
Selon le règlement des Lieux Saints, seuls les jeunes hommes grecs-orthodoxes sont autorisés à manifester «leur ferveur religieuse» au cours de cette procession. Cette disposition, qui remonte à plus de 100 ans, définit les droits des fidèles catholiques latins, grecs-orthodoxes, arméniens, syriens, éthiopiens, et coptes qui peuvent utiliser l’église.
En dépit de ces règles, l’Eglise orthodoxe syrienne essaie depuis sept ans d’organiser sa propre procession. Des jeunes syriens sont arrivés, armés de barres de métal et de couteaux.
Toute la cérémonie est suivie de près par des policiers israéliens sur le qui-vive, portant des gilets pare-balles et des extincteurs, éteignant aussitôt les cierges de tous les fidèles si ceux-ci ne le font pas. Pour le gouvernement israélien, ce site représente un danger potentiel et entraînerait une tragédie si le feu se déclarait. Uri Mor, directeur du département des communautés chrétiennes du Ministère des Affaires religieuses, a demandé aux communautés chrétiennes d’ouvrir une autre entrée, au moins avant le millénaire qui verra des millions de pèlerins affluer en Terre Sainte pour célébrer le 2000e anniversaire de la naissance du Christ. La situation est «catastrophique», car l’église n’a qu’une entrée et une sortie, a-t-il expliqué aux journalistes. (apic/eni/mp)