Lieux saints inaccessibles pour nombre de chrétiens et musulmans

Jérusalem: Pour le Vatican, Israël ne garantit pas la liberté religieuse aux Palestiniens

Jérusalem, 28 février 2000 (APIC) Pour le Vatican, Israël ne garantit pas la liberté religieuse aux Palestiniens. Selon la presse israélienne, le nonce apostolique en Israël, Mgr Pietro Sambi a justifié la demande du Saint-Siège d’instaurer des garanties internationales pour les lieux saints à Jérusalem parce que les autorités israéliennes ne permettent pas aux Palestiniens le libre accès en tout temps à la Ville Sainte.

Dans une interview à la première chaîne de la télévision israélienne, Mgr Sambi a réagi aux vives critiques émanant tant des autorités israéliennes que des milieux juifs internationaux suite à la signature d’un accord entre le Saint-Siège et l’Autorité palestinienne. Cet accord réclame dans son préambule des garanties pour les lieux saints de Jérusalem.

Le nonce apostolique a constaté ce qui saute aux yeux du premier pèlerin qui fait le voyage entre Bethléem et Jérusalem: il est extrêmement difficile pour un chrétien de Ramallah, de Bethléem, de Beit Sahour ou de Beit Jalla de se rendre, même pour les grandes fêtes chrétiennes, au saint Sépulcre à Jérusalem. Des permis très difficiles à obtenir sont distribués au compte-gouttes et parmi les jeunes générations de chrétiens locaux, la grande majorité n’a jamais eu accès aux lieux saints les plus sacrés de la chrétienté, se plaignent les chefs des Eglises chrétiennes de Jérusalem. L’accès des musulmans vivant à l’extérieur de Jérusalem est également souvent limité. Israël invoque à chaque fois des «raisons de sécurité».

«Vous savez que pas tous les musulmans de Gaza peuvent aller à la mosquée d’Al-Aqsa et que pas tous les chrétiens de Bethléem ont accès à la basilique du saint Sépulcre quand ils le désirent», a déclaré Pietro Sambi. Le nonce a regretté que Jérusalem n’est pas la ville du dialogue religieux entre les trois monothéismes qu’elle devrait être. Israël a rétorqué au document du Vatican en prétendant qu’il n’y avait jamais eu dans l’histoire une plus grande liberté d’accès aux lieux saints de toutes les croyances religieuses depuis que la ville est sous juridiction israélienne.

L’archevêque Sambi a encore estimé que le pape n’avait pas à présenter des excuses lorsqu’il se rendra en Israël. Des milieux juifs en Israël et dans le monde reprochent l’attitude de l’Eglise catholique face à l’holocauste, notamment le «silence» du pape Pie XII qui pourrait être béatifié dans les années qui viennent. Mgr Sambi a estimé qu’une forte condamnation n’aurait fait qu’augmenter la persécution d’Hitler contre les juifs. (apic/jpost/be)

28 février 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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