'Jésus et les pharisiens': un colloque pour approfondir les relations judéo-chrétiennes

A l’occasion de son 110e anniversaire, l’Institut biblique pontifical organise trois jours de conférence du 7 au 9 mai 2019 autour du thème ‘Jésus et les pharisiens’. L’étude commune entre juifs et chrétiens permet d’acquérir un regard «plus juste» sur l’Ancien Testament, a expliqué à I.MEDIA le Père Etienne Vetö, directeur du Centre cardinal Bea pour les études juives.

Le thème de ‘Jésus et les pharisiens’ a été choisi parmi mille autres possibles, pourquoi avoir sélectionné celui-ci pour célébrer le 110e anniversaire de l’Institut biblique pontifical ?

C’est vrai que nous aurions pu prendre d’autres thèmes, mais il s’agit d’un des sujets sur lesquels l’on a le plus évolué dans les 20 ou 30 dernières années. C’est intéressant de constater que le travail très académique – et de très haut niveau – du ‘Biblicum’ produit un résultat et une transformation de la compréhension sur le pharisaïsme. L’un des points consiste également à constater l’effet produit sur les relations judéo-chrétiennes. On perçoit à quel point le travail biblique peut être fécond, pas simplement pour comprendre le passé mais aussi pour poser de nouvelles relations dans le présent et dans l’avenir.

Après les trois jours de conférence, les participants seront reçus par le pape François en audience le 9 mai. A quoi doit-on s’attendre dans le discours que le pontife prononcera ?

Le pape François est un pape des surprises. Nous sommes donc préparés à ce que le pape aille au-delà de ce que l’on attend. La seule chose qui me semble évidente est qu’il nous encouragera dans le sens des relations judéo-chrétiennes. Bien plus, étudier ensemble – juifs et chrétiens – apporte un regard beaucoup plus profond et beaucoup plus juste sur l’écrit commun que nous avons: l’Ancien Testament ou le Tanakh, la bible hébraïque. Voilà ce que ce colloque va montrer.

Pour parler de ce sujet, on pourrait imaginer que ce sont les juifs eux-mêmes les mieux placés. Des intervenants juifs participent-ils à ces trois jours de colloque ?

Ce colloque est organisé par l’Institut biblique, un institut catholique. La plupart des intervenants seront par conséquent eux-mêmes catholiques. Il y a toutefois un nombre assez significatif de juifs. Il est en outre important d’avoir des intervenants d’autres confessions chrétiennes, notamment des protestants. Qui de mieux placé pour parler du pharisaïsme ? En réalité, ce sont les chrétiens et les juifs ensemble. C’est dans ce cadre que l’on est le mieux placé et c’est ainsi que l’on a une meilleure vision de ce qui se passe.

En quelques mots, qu’est-ce que le pharisaïsme ?

Il s’agit d’un mouvement religieux à l’intérieur du judaïsme à l’époque de Jésus qui insistait sur une relation personnelle avec Dieu, donc la prière personnelle. Contrairement à ce qu’on pense, le pharisaïsme se fonde sur une interprétation relativement personnalisante et libre de la loi juive. Les pharisiens, dont saint Paul faisait partie, croyaient aussi en la résurrection des morts. Pour résumer, c’est une sorte de courant ou de renouveau spirituel. (cath.ch/imedia/pd/be)

8 mai 2019 | 12:44
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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