Retour timide après des années de répression

Kalmoukie: Renaissance du bouddhisme dans la république russe de Kalmoukie

Elista, 1er juillet 2002 (APIC) La république russe de Kalmoukie redécouvre la religion bouddhiste. Cette religion fait un retour timide après des années de répression. La Kalmoukie, sur les bords de la Caspienne, est l’une des trois républiques de Russie, avec la Bouriatie et Touva, ayant une importante communauté bouddhiste.

Andjan, un jeune homme de 23 ans, frappe le tambour rituel du temple de Siakoussen Soume: ce novice étudie le bouddhisme depuis 4 ans dans cette république russe. Andjan, qui reçoit une bourse du gouvernement, doit encore étudier 11 ans pour devenir moine dans ce temple des environs d’Elista, la capitale de la Kalmoukie, indique l’Agence France presse. «Je n’aurai alors terminé que le cours de philosophie, car je n’étudie ni la médecine ni l’astrologie», confie le jeune homme.

Andjan est l’un des 15 étudiants du temple sur un total de 200 en Kalmoukie. Il espère pouvoir un jour se rendre en Inde pour compléter sa formation.

Siakoussen Soume est le plus grand temple bouddhiste d’Europe, financé par des dons, mais surtout par le président très fortuné de cette république de 320’000 habitants, Kirsan Ilioumjinov, selon une responsable de l’administration locale, Irina Oucheïeva.

Le leader spirituel bouddhiste pourrait revenir en septembre, selon des responsables de la république, peu avant le scrutin présidentiel du 20 octobre dont Ilioumjinov est le favori. Construit en 1996, le temple est toujours plein les jours de prières, malgré un manque de transports publics depuis Elista, distante d’une dizaine de kilomètres, assure Irina Oucheïeva.

Les Kalmouks bouddhistes, descendants de tribus mongoles, composent 45% de la population de la république, tandis que les Russes orthodoxes en représentent 38 %. Avant la révolution de 1917, la Kalmoukie comptait 105 temples et monastères bouddhistes, qui ont été détruits pour la plupart sous les communistes.

Les Kalmouks, originaires de Mongolie, ont également été déportés par Staline en 1943 pour avoir collaboré avec l’occupant nazi, qui leur avait fait miroiter l’idée d’un «Etat kalmouk libre». La pratique du bouddhisme a été tolérée après le retour des Kalmouks de leur déportation en Sibérie, où la moitié d’entre-eux ont péri.

Depuis son élection à la présidence en 1993, Ilioumjinov appuie la renaissance du bouddhisme. Quelque 25 temples sont en service ou en cours de construction. (apic/ag/pr)

1 juillet 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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