Kenya: L’organisation «religieuse» traditionnelle Mungiki sème la terreur
Des responsables d’Eglise demandent une action immédiate
Nairobi, 1er juin 2007 (Apic) Des responsables d’Eglise du Kenya ont condamné les actes de violence perpétrés par une organisation «religieuse» traditionnelle appelée Mungiki (multitude), accusée de plusieurs meurtres étranges dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Ils ont exhorté le gouvernement à prendre des mesures fermes pour éradiquer ce qu’ils considèrent comme un culte dangereux.
«Nous condamnons fermement tous les meurtres,» a déclaré l’archevêque anglican Benjamin Nzimbi à l’Agence oecuménique ENI.
Mungiki est née au début des années 90. Ses membres arboraient alors des dreadlocks et prisaient du tabac. Lors de leurs rassemblements de prière à travers le pays, ils mettaient souvent en scène des marches rappelant les Mau Mau, mouvement de guérilla du début des années 50 luttant contre les britanniques à l’époque de la domination coloniale.
«Nous craignons que le phénomène Mungiki s’étende au pays tout entier,» a déclaré l’évêque Isaiah Deye, secrétaire de l’Eglise méthodiste du Kenya. «Le gouvernement devrait nous dire pourquoi il faut tant de temps pour mettre fin à cette menace».
Début mai, des évêques catholiques du Kenya avaient également condamné la violence de Mungiki. «Nous avons des preuves solides selon lesquelles des personnes sont identifiées et traînées hors de leur maison les mains liées; on leur dit de faire leurs prières puis elles sont abattues de sang-froid,» avaient déclaré les évêques dans un communiqué publié le 8 mai.
Certains analystes affirment que Mungiki est une menace à long terme pour la sécurité intérieure du pays. «Les politiciens se présentant aux prochaines élections pourraient utiliser la secte pour terroriser leurs opposants», a estimé Ken Ouko, enseignant de sociologie à l’Université de Nairobi. (apic/eni/pr)