Racket, incendies et massacres attribués à cette secte

Kenya: Les Mungiki poursuivent leur terreur contre les populations pauvres

Dakar, 24 juin 2007 (Apic) Les membres de la secte Mungiki du Kenya poursuivent leur terreur dans le pays. Leur dernier crime date de la nuit du 21 au 22 juin. Des membres de la secte ont horriblement tué trois personnes dans une ferme de la banlieue de Nairobi, a rapporté l’Agence de presse africaine (APA).

Selon l’AFP, au moins six personnes ont été décapitées dans le centre du Kenya depuis la fin mai lors de plusieurs attaques attribuées à Mungiki. Selon des témoignages rapportés par le Réseau régional d’information intégrée (IRIN), ses dirigeants obligent les membres à prier et à se soumettre à des rituels. Ils défendent les traditions kikuyu, (langue majoritaire au Kenya), telle que l’excision. Ils ont un profond penchant pour le tabac et la bière locale. Ils portent traditionnellement de longues tresses sur la tête. Pour prier, ils font face au Mont Kenya. La secte est soupçonnée d’avoir des soutiens politiques.

Parfois, ses responsables obligent les habitants des quartiers pauvres de Nairobi à adhérer à leur idéal. Ses gangs mènent rackets et razzias contre les populations. La grande pauvreté dans les bidonvilles de Nairobi et l’absence de perspectives pour les jeunes désoeuvrés rendent vulnérables leurs habitants. Les membres de la secte imposent aux habitants le paiement d’une redevance mensuelle de 50 shillings (0,70 dollars américains) pour leur protection. Le 30 mai dernier, les adeptes ont brûlé au moins onze maisons de personnes ayant refusé de se soumettre. En outre, ils contrôlent l’utilisation des toilettes publiques et exigent une redevance souvent hors de portée de la plupart des habitants.

Actions policières difficiles

Depuis un mois, la police mène une action contre la secte, pour mettre fin à ses exactions. Mais elle a d’énormes difficultés à identifier ses membres. Pour échapper aux arrestations, les adeptes ont mis en place un réseau d’informateurs. Ils changent d’apparence aussi. «Avant, ils portaient des tresses sur la tête et reniflaient du tabac, maintenant ils s’habillent élégamment», a déclaré à IRIN Jay Felix Munyambu, adjoint au commissaire de la ville de Kiambu province central du Kenya. Cette ville a enregistré de nombreux cas de meurtres atroces attribués aux Mungiki.

La secte est apparue au milieu des années 80. Elle était constituée au départ de jeunes désoeuvrés qui s’étaient chargés d’assurer «la paix et la sécurité» dans les bidonvilles. Ils aidaient également les habitants sans moyens à effectuer des branchements électriques illicites. Mais au fil du temps, le groupe s’est mis à prélever des taxes, à exiger des habitants qu’ils paient pour l’utilisation de certains services de base telles que les toilettes publiques et l’eau, puis à imposer un deuxième loyer. (apic/ibc/bb)

24 juin 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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