Kim Jong-il, «un dictateur cruel pour les chrétiens»

Corée du Nord: Coréens du Nord privés de toute liberté d’opinion, dénonce Portes Ouvertes

Romanel-sur-Lausanne, 20 décembre 2011 (Apic) Alors que le Patriarcat de Moscou envoie mardi 20 décembre un message de «gratitude» aux responsables nord-coréens pour «l’attitude respectueuse» du leader défunt Kim Jong-il envers l’Eglise orthodoxe russe, «Portes Ouvertes» dénonce «un dictateur cruel pour les chrétiens». L’ONG chrétienne basée à Romanel-sur-Lausanne rappelle qu’il n’y a aucune liberté d’opinion pour les citoyens de Corée du Nord.

«Il sera difficile de trouver quelqu’un qui a autant violé la liberté de pensée que Kim Jong-iI», écrit le 20 décembre dans un communiqué l’ONG romande proche de l’Alliance évangélique suisse (AES). «Portes Ouvertes» (PO) écrit que sous sa dictature, tout citoyen qui s’écartait tant soit peu de la ligne officielle était condamné à plusieurs années de «camp de rééducation par le travail».

En tête de l’Index mondial de persécution

Depuis dix ans, la Corée du Nord figure en tête de l’Index mondial de persécution publié annuellement par l’association «Portes Ouvertes». Cet index mesure le degré de persécution des chrétiens dans le monde. «Sauf énorme surprise, la Corée du Nord devrait encore occuper le premier rang à la parution de l’Index 2012, le 4 janvier prochain», écrit l’ONG, pour qui aucune nation au monde ne restreint autant la liberté d’expression, de pensée et de religion que la Corée du Nord.

Sous Kim Il Sung, le «Grand Leader», et depuis 1994 sous Kim Jong-il, le «Cher Leader», l’idéologie philosophique du Juche (prononcer «Djoutsché») a été élevée au rang de religion obligatoire, note l’ONG chrétienne. Toute autre religion est strictement interdite. PO affirme que de 50’000 à 70’000 chrétiens, tous clandestins, seraient actuellement détenus en camp de travail parce que leur foi a été découverte et rapportée aux autorités. «Beaucoup y perdent la vie, non seulement en raison des conditions inhumaines, mais aussi du fait de nombreuses exécutions sommaires».

Posséder une Bible peut valoir la peine de mort

Ainsi la Corée du Nord figure depuis une décennie en tête de l’Index mondial de persécution de PO, «loin devant l’Iran, l’Arabie saoudite et l’Afghanistan». Pour diriger la Corée du Nord, le successeur désigné du «Cher Leader» est son fils de 27 ans, Kim Jong-Un.

Il a étudié à l’école internationale de Gümligen-Bern, en Suisse. Eric Lecomte, directeur de PO Suisse, aimerait, avec cette succession, voir une amélioration des libertés individuelles sous la présidence de Kim Jong-Un. «Malheureusement, en Corée du Nord, le seul fait de posséder une Bible signifie l’incarcération ou la peine de mort».

Même si le «Cher Leader» est mort, les généraux nord-coréens voudront conserver le pouvoir à tout prix, estime PO, qui affirme que ces dernières heures, les frontières de Corée du Nord sont totalement fermées: «Chaque rue et chaque carrefour sont sévèrement contrôlés par des patrouilles».

Des louanges venues de Moscou

L’Eglise orthodoxe russe est par contre moins critique envers le régime nord-coréen. Dans son message de condoléances, l’archiprêtre Nikolay Balashov, vice-président du Département synodal des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, rappelle «avec gratitude la contribution de Kim Jong-iI pour développer des liens spirituels entre les peuples coréen et russe enracinés dans le travail de la Mission ecclésiastique russe en Corée». Il relève que le leader nord-coréen a «respecté l’Eglise orthodoxe» et l’église de la Sainte-Trinité de Jongbaek, dans la capitale Pyongyang, a été construite à son initiative personnelle comme un symbole de l’amitié russo-coréenne. (apic/po/interfax/be)

20 décembre 2011 | 17:04
par webmaster@kath.ch
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