Suisse : 'Non' à l'ouverture des commerces le dimanche
L’Alliance pour le dimanche dénonce un déni de démocratie
Berne, 19 mars 2013 (Apic) L’Alliance pour le dimanche a vivement critiqué le 19 mars 2013 la décision du Conseil national de transmettre au Conseil fédéral deux motions prévoyant d’autoriser l’ouverture des magasins le dimanche dans les régions touristiques et d’élargir les horaires jusqu’à 20h la semaine et 19h le samedi.
Pour la coalition d’une trentaine organisations de gauche, des syndicats et des Eglises, ces propositions sont des dénis de démocratie. Le peuple suisse s’est en effet prononcé à plusieurs reprises ces dernières années contre l’extension des heures d’ouverture des magasins. De ce point de vue, cette décision est «incompréhensible et extrêmement préoccupante pour la démocratie», souligne dans un communiqué l’Alliance pour le dimanche. La coalition rappelle en outre que le référendum contre l’ouverture 24h sur 24h des shops des stations services a d’ores et déjà récolté le nombre de signatures nécessaires. «Les politiciens n’ont pas encore entendu le message des citoyens», estime l’Alliance pour le dimanche.
La motion du politicien PLR tessinois Fabio Abate vise à autoriser l’ouverture des magasins le dimanche par une simple modification de l’ordonnance d’application de la loi sur le travail sous le couvert de la «promotion du tourisme» dans les grands espaces économiques. L’ouverture des commerces le dimanche sans autorisation deviendrait ainsi possible d’un coup pratiquement dans toute la Suisse. Jusqu’à présent, le congé du dimanche est protégé par la loi. Agir par ordonnance permettrait au Conseil fédéral de soustraire cette décision à un vote populaire.
Si la dérégulation des ouvertures dominicales devait effectivement être introduite par voie d’ordonnance, les membres de l’Alliance pour le dimanche se réservent le droit d’engager des démarches juridiques pour faire examiner cette procédure par un tribunal. «Il est impensable qu’une détérioration aussi grave des conditions de travail soit introduite en Suisse sans consulter le peuple», insiste le communiqué.
La seconde motion celle du conseiller national PDC tessinois Filippo Lombardi, a également été acceptée par le Conseil national. Elle prévoit des heures d’ouverture prolongées jusqu’à 20h en semaine et 19h le samedi. Là aussi les opposants promettent déjà un référendum à l’instar de celui qui vient d’aboutir. (apic/com/mp)