Gabon: Environ cinq mille personnes ont manifesté contre les crimes rituels

L’archevêque de Libreville et les dignitaires musulmans en tête du cortège

Libreville, 11 mai 2013 (Apic) Environ cinq mille personnes dont les dirigeants chrétiens et musulmans du Gabon, ont manifesté samedi 11 mai, à Libreville, pour dénoncer les crimes rituels. Des processions ont également dans les autres diocèses du pays, pour sensibiliser la population et les dirigeants du pays sur les crimes rituels qui se développement à un rythme inquiétant, rapporte le 11 mai 2013 une télévision locale, « Télé-Africa ».

Les crimes rituels sont un phénomène qui suscite de plus en plus de préoccupations au Gabon. Selon les statistiques diffusées par une télévision locale, « Télé-Africa », ils rythment la vie quotidiennes des gabonais, car ils ne cessent de prendre de l’ampleur. Depuis 2011, 8 cas de crimes rituels ont été recensés dans le pays, alors que les chiffres de crimes de sang sont en grande hausse.

Pour mettre fin au fléau, le président Bongo Ondimba a ordonné la tenue de sessions judiciaires criminelles et donné des instructions « fermes » aux forces de sécurité, pour renforcer le dispositif sécurité permettant d’assurer la quiètude des populations.

La manifestation de samedi à laquelle participaient aussi des Organisations non gouvernementales et des organisations de la société civile, était organisée à l’appel de l’Eglise catholique et de l’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR).

« Le criminel rituel est sans pitié »

A Libreville, la marche pacifique était dirigée par Sylvia Bongo Ondimba, épouse du président Ali Bongo Ondimba, avec à ses côtés, l’archevêque la capitale, Mgr Basile Mvé Engoné, en soutane blanche, casquette sur la tête, et le chef de la communauté musulmane, entre autres. La télévision gabonaise, « Télé-Africa », captée à Dakar, au Sénégal, a montré une marée humaine, tout de blanc vêtue. Cette foule était composée de personnes de toutes les conditions sociales: hommes, femmes, enfants, handicapés, etc… Dans une lettre aux catholiques, le 8 mai dernier, Mgr Basile Mvé Engone, avait invité les chrétiens à participer massivement à cette marche.

La foule a traversé plusieurs principales artères de la capitale, avant de remettre un mémorandum au président de l’assemblée nationale, Guy Nzouba-Ndama, destiné au président de la République. Le document exhorte le gouvernement à prendre des mesures draconiennes pour combattre le phénomène des sacrifices humains.

« Le criminel rituel est sans pitié et nul d’entre nous n’est à l’abri » de ces actes, a souligné le président de l’ALCR, Jean Elvis Ebang Ondo.

Dans une lettre ouverte, publiée vendredi dans les médias gabonais, Sylvia Bongo Ondimba, a déclaré qu’il était « tout à fait normal » qu’elle prenne part à cette marche. « En tant qu’être humain, je ne pouvait rester insensible à ces atrocités, à la douleur qu’elles engendrent, au désarroi des familles, à ce sentiment d’impuissance et d’injustice qui les habite et laisse des traces indélébiles ». « Car, ces actes humains et inacceptables, interpellent chacun des gabonais », a-t-elle fait remarquer. (apic/tele-africa/ibc/cw)

11 mai 2013 | 15:51
par webmaster@kath.ch
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