Swaziland: La police disperse une réunion de prière dans une église catholique

L’Eglise dénonce un Etat policier

Mbabane, 13 février 2013 (Apic) L’Eglise catholique du Swaziland a condamné la dispersion par la police d’une réunion de prière, le 16 février dernier, à Manzini, au centre-est du pays. Le rassemblement avait été organisé dans la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption par deux mouvements d’opposition à la dictature du roi Mswati III.

La Commission Justice et Paix (CCP) de l’Eglise catholique du Swaziland a souligné que les 60 policiers armés qui sont intervenus contre le rassemblement n’avaient «pas mandat, ni ordonnance du tribunal». Ils ont agi contre la Constitution, qui garantit la liberté de culte. «Le Swaziland est maintenant un Etat policier», a fustigé la commission catholique. Elle estime que les organisateurs de la réunion étaient des citoyens «épris de paix, voulant prier pour leur pays».

La manifestation avait été organisée par le Front démocratique uni du Swaziland (SUDF) et la Campagne démocratie au Swaziland (DDC). L’événement devait marquer le début d’une campagne de lutte pour la démocratie dans le pays.

Répondre aux exigences de ceux qui souffrent

Le Conseil sud-africain des Eglises a indiqué que «personne ne doit être dupe, pour penser que le Dieu du peuple du Swaziland est sourd et muet aux cris quotidiens des populations pour le pain, le sel, le sucre et l’eau». Ces populations veulent sortir de la pauvreté et profiter de la liberté pour lesquelles elles luttent et travaillent dur, a affirmé le Conseil.

Il a appelé appelle les dirigeants du Swaziland, à «lire les signes des temps et à commencer à agir dans un sens populaire, à répondre aux exigences de ceux qui souffrent».

Le dernier royaume absolu

Le Swaziland est un petit pays d’Afrique australe, coincé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique.

Seul royaume absolu en Afrique au Sud du Sahara, il est gouverné d’une main de fer par le roi Mswati III. Les populations ne sont pas autorisées à choisir les 55 membres de leur parlement. Les partis politiques y sont interdits. C’est le roi qui choisit le Premier ministre et les membres du gouvernement.

Le roi Mswati vit dans l’opulence avec 13 palais, des flottes de Mercedes et BMW et un jet privé de luxe. Ses onze millions de sujets, quant à eux, vivent dans une pauvreté abjecte. Sept personnes sur dix gagnent moins de deux dollars par jour. (apic/ibc/rz)

19 février 2013 | 18:01
par webmaster@kath.ch
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