Canada: La cathédrale catholique de Moncton évite la démolition grâce aux Acadiens

L’église phare de l’archidiocèse a bien failli disparaître

Moncton, 7 avril 2014 (Apic) La cathédrale catholique Notre-Dame-de-l’Assomption, à Moncton, dans la province canadienne du Nouveau-Brunswick, évite pour l’instant la démolition, grâce à l’engagement de cinq organisations acadiennes. La cathédrale cruciforme en grès gris de style néo-gothique est l’église phare de l’archidiocèse de Moncton. Inaugurée en 1940, elle porte le souvenir de la déportation des Acadiens francophones et catholiques par l’Angleterre au 18e siècle, que l’on appelle le «Grand Dérangement».

Ce haut lieu identitaire pour les Acadiens devait être absolument rénové, mais l’Eglise locale n’avait pas les moyens de financer les travaux évalués à plus de six millions de francs suisses (7 millions de dollars canadiens). Sa démolition avait été envisagée il y a plusieurs années, car l’Eglise n’avait pu mobiliser les fonds nécessaires. L’entente qui vient d’être conclue permettra de procéder aux rénovations pour que la cathédrale demeure ouverte.

Après la mise en place d’un comité spécial puis de consultations citoyennes, c’est finalement un accord avec cinq organisations acadiennes qui permettra d’assurer une partie du financement nécessaire, rapporte le site québécois d’information religieuse «Proximo». Ces organisations loueront des locaux dans la cathédrale, fournissant ainsi un revenu pour financer les travaux qui s’étaleront sur une période de 15 ans.

Un souvenir de la vie et de la foi du peuple acadien

La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption fut inaugurée le 21 novembre 1940 en présence du cardinal Villeneuve, primat de l’Eglise canadienne et archevêque de Québec. Elle est construite à l’emplacement de la chapelle érigée pour la première paroisse acadienne de Moncton, qui était également dédiée à Notre-Dame de l’Assomption.

L’édifice est l’un des plus majestueux de la ville. Tant par son architecture que par sa décoration, il est riche d’œuvres d’art qui rappellent à la fois la vie et la foi du peuple acadien. Quatre statues de marbre blanc ainsi que deux mosaïques sont l’œuvre de l’artiste acadien Claude Roussel. Les vitraux des transepts de la cathédrale évoquent l’histoire religieuse et civique du peuple acadien. Mgr Louis-Joseph-Arthur Melanson, premier archevêque de Moncton, désigna le nouveau temple comme «Monument de la Reconnaissance acadienne en hommage à la Vierge, patronne de l’Acadie».

Le nombre de catholiques a fondu

C’est en 1954, en préparation aux grandes festivités du bicentenaire de la «Déportation des Acadiens» que l’on procéda à la finition des nefs intérieurs, à l’installation des bancs, des grandes orgues, des verrières des nefs ainsi que du chemin de croix. L’inauguration de cet édifice, en très grande partie terminé, fut présidée par le deuxième archevêque de Moncton, Mgr Norbert Robichaud. De passage à Moncton, le 13 septembre 1984, le pape Jean Paul II s’était arrêté à la cathédrale de Moncton et avait souligné le courage des Acadiens qui ont su conserver leur foi malgré leurs dures épreuves. Jadis, cette cathédrale était le lieu de rassemblement de 1’500 familles chrétiennes. Elles ne sont plus que 300 aujourd’hui. (apic/rvm/be)

7 avril 2014 | 13:56
par webmaster@kath.ch
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