Fribourg: Les communes fribourgeoises sollicitées pour devenir membres de Fribourg-Solidaire

L’Etat renouvelle sa confiance à la Fédération fribourgeoise de coopération

Avry, 1er mai 2010 (Apic) Les communes fribourgeoises ont une nouvelle fois été sollicitées afin qu’elles deviennent membres de Fribourg-Solidaire, la Fédération fribourgeoise des organisations non gouvernementale (ONG) actives dans les pays du Sud. L’appel a été lancé vendredi soir 30 avril par le président de Fribourg-Solidaire, Maurice Page, lors de l’assemblée générale de la Fédération, à l’Auberge d’Avry-Rosé, en présence d’une cinquantaine de participants.

Fribourg-Solidaire devrait également étudier la possibilité de faire appel aux paroisses et souhaite être davantage présente dans la partie alémanique du canton. La sensibilisation des communes fribourgeoises à la problématique du développement est une des tâches de Fribourg-Solidaire. L’article 70 de la Constitution cantonale en effet «encourage la coopération au développement».

Au plan des communes, «si quelques-unes jouent le jeu et sont des contributrices importantes et fidèles, la plupart n’ont pas encore assimilé le fait qu’elles peuvent, elles-aussi, être des actrices efficaces en faveur du développement et que, dans un monde globalisé, leur responsabilité s’étend au-delà de leurs frontières communales», a lancé Maurice Page. Une vingtaine de communes ont fait des dons à la Fédération en 2009, «sur 168 communes, c’est trop peu !» «Le soutien que nous espérions de leur part n’a pas été atteint. Contrairement à d’autres cantons, les communes fribourgeoises n’ont généralement pas de tradition en matière de coopération au développement.»

Pour le syndic d’Avry, un monde plus solidaire est un garant de paix

Actuellement seules cinq communes – Haut-Vully, Givisiez, Corminboeuf, Attalens et Neyruz – ont adhéré à la Fédération. Hôte de l’assemblée, Benoît Piller, syndic d’Avry, a salué le travail de Fribourg-Solidaire, soulignant qu’un monde plus juste et plus solidaire est aussi un garant de paix. Il s’est dit persuadé que cette action de solidarité contribue au rapprochement entre les communautés et à une meilleure compréhension entre les peuples.

Le responsable des relations extérieures de l’Etat de Fribourg, Alain Schaller, qui s’occupe de ce dossier pour le Conseil d’Etat, a souligné que l’Etat de Fribourg a choisi de soutenir la Fédération et de réaliser ainsi le mandat constitutionnel, «une façon pragmatique de travailler avec ceux qui travaillent déjà au développement». Après un premier mandat de prestation, qui s’est achevé l’an passé, l’Etat a renouvelé le mandat de Fribourg-Solidaire pour 2010-2011. Une loi fribourgeoise sur la coopération au développement devrait pouvoir être présentée au Grand Conseil l’an prochain. «Fribourg-Solidaire veillera à ce que cette législation apporte un vrai progrès pour le développement durable», a insisté Maurice Page.

L’Etat de Fribourg sensible au commerce équitable et au développement durable

Alain Schaller a également salué plusieurs initiatives d’étudiants (notamment des projets au Mali et au Burkina Faso) menées par le Collège du Sud à Bulle, le CO du Belluard ou l’ECG à Fribourg. Il a relevé que le Conseil d’Etat était très sensible au commerce équitable, à la coopération au développement et au développement durable. Et de mentionner que dans le domaine de l’aide d’urgence, le Conseil d’Etat, qui avait déjà débloqué 10’000 francs au lendemain du tremblement de terre en Haïti, vient de décider un soutien de 50’000 francs pour la réhabilitation d’écoles et de bâtiments publics dans la Vallée de Jacmel. Ce projet a été présenté par Charles Ridoré, une figure très connue à Fribourg, par ailleurs membre du comité de Fribourg-Solidaire.

Le président de Fribourg-Solidaire a salué le fait qu’avec ses 22 membres, la Fédération fribourgeoise de coopération Fribourg-Solidaire, fondée en 2003, est devenue l’interlocutrice privilégiée pour toutes les questions de développement dans le canton. L’Etat de Fribourg, de même que la Direction du Développement et de la Coopération Suisse (DDC), ont ainsi renouvelé leurs mandats de prestations pour deux ans. Ce qui permet à Fribourg-Solidaire de consolider sa position sur le terrain du développement. Pour le président Maurice Page, cette reconnaissance est évidemment essentielle, même si les 228’000 francs attribués par le canton pour 2010 et 2011 restent encore modestes, au regard du budget cantonal et des attentes des partenaires.

Dans le cadre du soutien aux projets de développement, Fribourg-Solidaire a distribué en 2009 environ 100’000 francs répartis sur 6 projets de ses associations-membres dont la pertinence a été analysée par sa commission technique. Pour 2010, la Fédération pense attribuer 122’000 francs pour 10 projets, qui vont du Bénin à la Bolivie, en passant par le Burkina Faso, le Costa Roca, le Népal, le Tchad et le Togo. Les comptes 2009 ont montré un déficit de quelque 1’200 francs, pour un total de charges de plus de 151’000 francs, tandis que le budget 2010 prévoit un total de charges de 192’000 francs, avec une perte prévue de 3’900 francs. La Fédération compte sur un apport des communes de 40’000 francs, contre 26’500 dans les comptes 2009. Pour la première fois, la Loterie romande a versé un montant à Fribourg-Solidaire, pour renouveler son site internet.

Outils de gestion pour le développement

La soirée a également été consacrée à la présentation de l’ouvrage «Outils de gestion pour projets de coopération au développement». Ce petit manuel d’une centaine de pages, qui vient de sortir de presse, sera très utile pour toutes les organisations et les personnes intéressées à se lancer dans des projets de développement. Dimka Stantchev Skeie, chargée de programme à la DDC, a fait connaître aux participants le langage quelque peu hermétique pour les non initiés de la «Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement» et «l’Agenda d’Accra pour l’Action» (AAA), qui balisent l’action de la DDC.

Dimka Stantchev a souligné l’existence d’interprétations «étatistes» de la Déclaration de Paris, certains Etats ne souhaitant pas la participation de la société civile dans les projets de développement. La spécialiste a cependant insisté sur la nécessité d’avoir un solide «monitoring» des projets, dont les objectifs doivent être clairement définis, le budget tenu et la réalisation effectuée dans les délais fixés. «Avoir bon cœur ne suffit pas… Pour réduire les risques d’erreur dans la coopération, il faut du professionnalisme et de la méthode !». (apic/be)

1 mai 2010 | 15:38
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 4  min.
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